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09 juin 2008

La force qui nous manque. Eva Joly.

J'ai passé beaucoup de temps avec Eva Joly l'été dernier. La lecture de son livre en quelques heures, puis des pensées, souvent. Alors que les règles du jeu du système politique venait de m'assener une bonne baffe dont je sortirais finalement renforcée, je repartais sur les traces des femmes qui ont fait naître des millions de vocations, dont l'une d'entre elles, la mienne. Au menu : Eva Joly, Yvette Roudy, Ingrid Betancourt pour la millième fois, Simone Veil, Françoise Giroud, et d'autres personnages comme la femme pirate Mary Read.
 
Où comment puiser des forces lorsque le système vous met à terre ! Solidarité féminine par-delà les époques et les rencontres.
 
Eva Joly, tout le monde la connaît. De nom, de fait d'armes. Et pourtant, j'avais besoin de mieux connaître son combat et surtout la suite de son combat. Comment a-t'elle réussit à poursuivre lors d'une deuxième vie l’objectif ultime qu'elle s'était fixé ? Elle m'a convaincu.
 
D'une part, parce qu'elle écrit son livre de son "rocher breton". Elle se définit comme un électron libre. Elle ne cherche point de vengeance, pour autant elle continue sa quête, sa quête de justice. Elle a connu l'envers du décor. Un de ses constats : "Loin de Paris, j'ai la confirmation que l'élite française n'est qu'un club qui ne fait plus évoluer le monde". (...) En bâtissant notre confort sur un pacte corrupteur entre multinationales occidentales et despotes du tiers-monde et en abritant dans nos banques tout l'argent qui en découle, la partie riche du monde a semé colère et frustration. Une bombe à retardement a été posée, il y a longtemps déjà. Le marché sent bien les turbulences, les bulles financières éclatent, les fonds circulent sans plus de contrôle, certaines autorités économiques, d'ordinaires libérales, demandent de la vigilance."
 
Sur le fond, je partage son combat. Sur la forme, elle m'a définitivement conquise :  "Alors d'affaires en amitiés, j'ai fini par bâtir un Network, un réseau mis en place en 2005 avec l'appui de mon gouvernement. L'idée est simple : réunir de manière informelle ceux qui de par le monde sont en charge de difficiles dossiers de corruption, procureurs, enquêteurs, juges, policiers. Il y a partout des énergies..., isolées dans leur pays, en butte au système, au pouvoir politique, il faut les relier entre elles, tisser une toile serrée, forger un bouclier."
Très web 2.0 comme démarche. Chapeau bas, Madame Eva Joly.
 
Enfin dans son livre, de multiples exemples d'histoires de femmes et d'hommes courageux, qui décident un jour de passer de l'autre côté, .
Et nous, de quel côté sommes-nous ? Et toi, qui t'es levé pour ovationner Eva Joly dimanche matin à la Convention Europe du Mouvement démocrate, de quel côté es-tu ?

Commentaires

Se lever, il a fallu se lever à un moment??? ;-) Ah bon? ;-)

De quel côté? du côté obscur de la force bien sur, des bandits, des voyous je suis mooua Mais du genre robin des bois je vole aux riches pour donner aux pauvres, en gros je suis comme un crédit coopératif ;-)

Et sans plaisanter, beau, très beau texte,

Amitiés,

Le côté obscur de la force ;-)

Écrit par : virginie v | 10 juin 2008

"Et nous, de quel côté sommes-nous ?"

Le même, Quitterie. Tout à fait le même.

Écrit par : Hervé Torchet | 10 juin 2008

Ce qui s'est passé ce matin-là est sans doute fondateur : il y a eu quelque chose d'électrique entre les modémistes et Mme Joly. Les vrais combats sont ceux de cette justice-là.

Écrit par : un passant | 10 juin 2008

@Un Passant : tout à fait il y a eu une vrai communion d'idées et c'est à partir de là que l'on peut s'unir pour défendre nos valeurs, nos idées..Bises

Écrit par : virginie v | 10 juin 2008

Elle m'a donné la chair de poule dimanche dernier.
Pourtant, pas d'envolées lyriques, pas d'appel à la mobilisation mais un témoignage poignant et affreux sur l'état de notre société...

Écrit par : KaG | 10 juin 2008

L'apparition et la disparition des commentaires sur ce blog sont extrêmement mystérieuses.

Écrit par : Hervé Torchet | 10 juin 2008

D'après une dépêche AFP du 8 Juin, Eva Joly n'exclue pas être candidate aux élections européennes sous la bannière MoDem...

Écrit par : Serge Brière | 10 juin 2008

Merci Quitterie de ton commentaire qui aurait pu être le mien. Je me suis levée la première, poussée par une énergie qui venait d'ailleurs, et plus que mon corps, c'était la force de mes convictions qui me mobilisait. J'avais envie de hurler avec Eva Joly, de prendre les armes et de me battre. Et tout le monde a suivi, toi Quitterie tout de suite et puis tous les autres. Quelque chose a bougé le 8 juin. Nous étions loin de nos querelles intestines relatives au Règlement Intérieur, qui ceci dit, ne va pas changer le sort de la planète. Nous sommes tous responsables, et nous plus qu'aucun autre parce que nous savons, et que nous nous taisons.François a remis les pendules à l'heure, posé les vrais enjeux. Et le débat pourtant intéressant, entre Emmanuel Todd et les députés européens, appartenait déjà à un autre âge. Comme l'a martelé François, nous ne vivons pas une crise, mais une révolution qui est peut-être salutaire si nous savons la gérer et prendre les mesures qui s'imposent pour sauver la planète et préparer pour nos enfants l'avenir dont ils ont besoin.
Merci Quitterie pour ta plume aiguisée. Notre avenir est entre les mains des femmes.

Écrit par : Domitille | 10 juin 2008

Les femmes juges elles m'excitent grave. Surtout quand elles parlent dans leur robe noire et tout mmmhhhhhhhhh ! J'adore être châtié un peu pour mes bêtises et pour jouer, mais pour être aussitôt pardonné, c'est le meilleur...

Écrit par : Demian West | 10 juin 2008

@ Hervé la Torche catacombesque !

C'est Demian qui fait apparaître et dispapparaître les commentaires comme il veut et il sait vouloir. Il a ses têtes et son gros carnet des blacklistés qu'il envoie aux bourrelleries turquesques des blogalères.

Écrit par : Demian West | 10 juin 2008

Demian West a écrit :

10 June 2008 @ 14:58
@ Crouzet,

La société est injuste, car on se souviendra de Foucault et de Demian mais pas de toi ni de Carlo.

Thierry Crouzet a écrit :

10 June 2008 @ 15:06
Mais on se sera bien maré grâce à toi…

Demian West a écrit :

10 June 2008 @ 15:08
L’humour est toujours injuste.

Demian West a écrit :

10 June 2008 @ 15:10
On se souviendra comment Carlo n’a plus pu tenir dans son couple et qu’il a dû fuir le “domicide” conjugal, quand il a finalement divorcette d’avec Demian le monstre dans le frigo qui t’apporte ton journal tous les matins en t’arrachant la main.

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Écrit par : Demian West | 10 juin 2008

Pas eu la chance d'être là (foutu exil!).
Ton post me rappelle l'excitation ressentie au moment de l'appel de Genève (96, de mémoire). Et ça rappelle aussi l’indignation devant la dénonciation d’un prétendu « gouvernement des juges » par un certain NS. A-t-on besoin de rappeler à quel point nous manquons d'intégrité dans les cercles de pouvoir? A-t-on besoin de rappeler à quel point le contre-pouvoir judiciaire est encore bridé dans nos sociétés démocratiques?
La corruption, l'argent des mafias réinvesti dans l'économie (ce qui est une façon redoutablement efficace de mettre l'économie en dépendance), tout cela gangrène la vie publique. Gangrène invisible et mortelle.
Dans les moments sombres, je me dis que cette gangrène gagnera de toute façon, qu'elle investira progressivement (si ce n'est pas déjà la cas) la totalité des activités humaines, qu'elle nous mettra sous tutelle nos vies et nos rêves, pour en soutirer le maximum de cash et finalement prendre le pouvoir.
Pardon pour ce moment de blues.

Eva, avec nous !

Écrit par : ManuD | 10 juin 2008

tellement d'ac avec toi, Dom, virginie

Écrit par : virginie v | 10 juin 2008

Demian 100 % végétarien !

Moi j'ai commencé à être végétarien à l'âge de 16 ans, et pour affirmer ma différence. Je m'intéressais à l'Inde et j'avais fait du théâtre où j'avais rencontré une personne végétarienne.

Je ne voulais pas que pour que je puisse vivre on ait besoin de tuer qui que ce soit. C'était hors de question, et j'ai aussi refusé de faire mon service militaire et de porter une arme. Je leur avais dit que s'ils me prenaient je cessais de m'alimenter. Ils ont dit : "mais fallait le dire tout de suite, vous pensiez vraiment qu'on avait besoin d'une tantouze comme vous pour défendre le pays ? " bref on s'est quitté en d'excellents termes, mais de loin. Embrassades, échanges de cartes de visites et serment de ne plus jamais se revoir...

Après, c'est devenu plus difficile, car il y a la pression sociale. C'est pourquoi, jusqu'à mes 20 ans j'étais végétarien, mais quand les gens m'invitaient (et j'étais beau gosse et on m'invitait pour que les filles pleurent), je mangeais un peu de viande pour pas fiche l'ambiance en l'air et pour plaire aux filles qui aiment les viandes tendres et pour les faire pleurer à la fin. Mais je m'en rendais pas compte, car je jouais à l'artiste dans l'éther de l'air inspiré et tout. Bon ! faut pas rigoler avec ça, ça suffit.

A vingt, j'ai tout arrêté de manger même les fruits de mer (j'ai renoncé à chercher l'arbre) et tout ce qui est animal. J'ai définitivement arrêté quand j'étais invité à bouffer une truite avec son oeil mort qui me regardait depuis l'assiette. Puisque les gens avaient peur du végétarisme comme d'une accusation implicite de criminalité liée à la consommation de viande, leur petit jeu c'était d'amener un végétarien à ce qu'il mange même un peu de viande. Et certains, mettaient même de la viande genre crevettes cachées dans le plat.

C'est pourquoi, il a fallu arrêter tout le cinéma et imposer le truc socialement. Et c'est pas facile, car les gens pensaient (fin 70 début années 80) que si tu manges pas de viande t'es un fou genre Manson tueur en série ou un pédé pervers qui est eunuque sur les bords et qu'il va violer tous les enfants de l'église des familles, avec sa bouche-pas-normale-qui-mange-même-pas-de-viande. Enfin les gros fantasmes de c'est-lui-le-méchant.

Heureusement, je suis artiste et c'est plus facile. Car j'ai jamais eu à me coltiner la cantine du bureau ou de la fabrique où tout le monde te regarde si tu manges un plat Papou que ta spousa t'a cuisiné à la maison des Papous.

Après 30 de végétarisme non-stop, t'essaie de me faire bouffer de la viande même si tu la planques dans la purée, je te vomis toute ta camelote de corps mortecouille sur le mur avélapurée et tu dois tout repeindre de ta cantora... j'te parle pas de la facture au rouleau anti-goutteurs de sang.


commentaire n° : 17 posté par : Demian West le: 10/06/2008 17:35:21
chez Esther

Écrit par : Demian West | 10 juin 2008

@ Madame Eva Joly

Je laissai hier soir un post sur vous ou plutôt une ligne disant que je vous appréciai depuis longtemps.Il faut continuer à parler ce que j'appelle "les mains de fer" même si c'est en France ou en Italie.

Quant aux listes européennes du Modem et bien je dirai que chacun se décrit,chacun se perçoit et raconte comment il est utile avec la conscience d'une solidarité nécessaire,peut -être ?

Bien à vous.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 10 juin 2008

@ Quitterie

N'empêche que tu devrais cesser de me pasticher.

Écrit par : Hervé Torchet | 10 juin 2008