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29 novembre 2008

Participez en direct à la journée de promotion du libre : l'Unbuntu party

C'est ici, filmé en direct de la Villette.  En ce moment : la conférence "logiciel libre : informatiques et libertés".

je serai à l'ubuntu party

14 conférences :
- Samedi 29 novembre :
* 11h - Découverte de Ubuntu
* 12h - Comment contribuer à un logiciel libre ?
* 13h - Qu’est-ce qu’une distribution GNU/Linux ?
* 14h - Logiciels libres : Informatique et libertés
* 15h - Travaux Audio/Video sous Ubuntu
* 16h - Quadrature du net
* 17h - Logiciel, Culture et Art libre

- Dimanche 30 novembre :
* 11h - Découverte de Ubuntu
* 12h - La communauté ubuntu-fr
* 13h - L’accessibilité par le libre
* 14h - Jouer sous GNU/Linux
* 15h - Le projet Mozilla
* 16h - Les Formats Ouverts
* 17h - Vente liée / Racketiciel

Plus d'infos sur http://www.ubuntu-party.org

28 novembre 2008

Vendredi : me suis-je trompée ?

Je n'ai pas compris l'irruption d'Eric Zemmour dans Vendredi ce matin. Vous m'auriez vu dans le métro, j'étais folle. Ah, ce monsieur n'a pas de blog et ça lui donne le droit des colonnes de ce média ?? Il innonde déjà suffisamment nos télé, et bien qu'il se taise au moins dans Vendredi! Incroyable, Zemmour, du haut de nos écrans à sens unique, ne daigne pas se confronter à nos avis. Il a choisi de ne faire que du descendant, que de l'unilatéral. Qu'il assume. Qu'il ne vienne pas polluer un journal sur le net. Il aurait répondu sur un blog, soit, j'aurai compris que Vendredi  par souci d'équilibrer la polémique lui donne une partie de l'article.

Il me semble de façon générale, quelque nature que soit la polémique, Vendredi ne devrait pas inviter une personnalité qui ne se met pas à la hauteur des citoyens. Or, Zemmour, bien planqué sur les plateaux, refuse d'échanger. La communication : PARLER AVEC. Même quelques grandes entreprises attaquées sur le web ont compris qu'il fallait dialoguer, échanger. Certaines ont ouvert des blogs en urgence. C'est fini l'unilatéral. Fini le temps où les annonceurs pouvaient vendre leur semoule via la pub, en achetant le droit de dire leur vérité. Grâce à internet, ses réseaux de confiance, tout se sait, tout est débattu. Souvenez vous de l'affaire Lesieur. Ici.

Zemmour, continuez à parler tout seul. Moi je referme Vendredi, l'impression d'avoir été un peu trahie.

Première erreur. Dernière de cette sorte-là j'espère. Le reste, je peux comprendre, c'est le début, c'est le calage, ça n'a pas beaucoup d'importance, nous serons patients. Nous donnerons notre avis. Mais là, c'est une question de fond. Un choix à faire e à assumer. Tenir une promesse. Ne pas se faire plaisir, ne pas faire comme les autres.

Le 18 octobre, j'étais si enthousiaste de la naissance de Vendredi, il est trop top pour le regretter, non ?

Vous me direz que ce que je vous raconte est si peu, si futile, dans le monde actuel, entre les attentats de Bombay, le nombre de chômeurs qui explose, des sans domiciles fixes qui meurent à quelques centaines de mètres de chez nous, des lois liberticides, la planète qui crève et nous dessus, le soja chinois contaminé... Je sais. Mais une des clés est l'information libre pour savoir où agir, comment construire dans un monde aussi compexe. C'est parce qu'il existe des médias libres qu'on peut analyser les racines du mal et se mettre en route politiquement.

Vendredi, pour moi, doit être un de ces médias libres.

27 novembre 2008

Lettre des parents des inculpés de Tarnac

Je souhaite porter à votre connaissance l'excellent article d'André Gunthert sur le traitement médiatique hallucinant auquel nous avons eu le droit pour l'affaire des caténaires SNCF et les jeunes inculpés de Tarnac.

Rappelez-vous, nous en avons déjà parlé, ici. A lire aussi, un autre billet d'un camarade d'étude de Julien Coupat, Olivier Pascault, sur Beta politique. Dernier article qui m'a intéressé il y a déjà quelques jours, chez Bakchich.info.

Je tiens ici à rééquilibrer le poids de l'information, les médias traditionnels ont déversé les mêmes flots d'arguments, quasiment à l'identique d'ailleurs, sans trop se poser de question manifestement.. Nous devons avoir plusieurs sons de cloche pour nous forger une opinion. La lettre des parents ci-dessous donne aussi une autre version de que les médias nous ont vendu.  Mon blog, nos blogs sont autant de médias, mais eux, ils sont "libres". Apprenons à nous écouter, à nous informer, à comparer, à chercher les sources..., les médias ont traité de manière partiale, consciemment ou inconsciemment, font des amalgames douteux, des raccourcis dangereux, nous plaçant tous dans la catégorie de "terroristes". Qui n'a pas fait les manif anti-CPE ? Qui n'aurait pas aimé être à Vichy le jour du grand scandale du Sommet européen de l'intégration organisé par Monsieur Hortefeux ? Intégration, un objectif national ? Faîtes moi rire, le budget intégration a été divisé par deux, en revanche, celui des reconduites, expulsions, etc... a augmenté. En tous les cas, moi, Quitterie Delmas, j'étais aux manifs anti-cpe, j'aurais beaucoup aimé rejoindre les manifestants à Vichy. Je ne suis pourtant pas une terroriste. Comme vous, je suis engagée, peut être tout simplement comme eux, sous différentes formes en tous les cas, en "résistance" vis à vis d'un système.

Bref, apprenons à décrypter tout cela, si nous ne sommes pas éveillés, demain, ce sera nous. Je ne connais pas ces gens, je pense que cette histoire est trop facile pour ne pas être louche. Je leur donne donc la parole :

"Lorsque la cacophonie s’accorde pour traîner dans la boue une poignée de jeunes emmurés, il est très difficile de trouver le ton juste qui fasse cesser le vacarme; laisser place à plus de vérité.
Certains médias se sont empressés d’accréditer la thèse affirmée par la ministre de l’intérieur dans sa conférence de presse, alors que les perquisitions étaient en cours : Les personnes arrêtées étaient d’emblée condamnées.

Personne n’aura pu rater l’épisode de “police-réalité” que nous avons tous subi la semaine passée. L’angoisse, la peur, les pleurs nous ont submergé et continuent à le faire. Mais ce qui nous a le plus blessés, le plus anéanti, ce sont les marées de mensonges déversées. Aujourd’hui ce sont nos enfants, demain ce pourrait être les vôtres.

Abasourdis, nous le sommes encore, paralysés nous ne le sommes plus. Les quelques évidences qui suivent tentent de rétablir la vérité et de faire taire la vindicte.

Les interpellés ont à l’évidence bénéficié d’un traitement spécial, enfermés pendant 96 heures, cela devait faire d’eux des personnes hors normes. La police les suspecte d’être trop organisés, de vouloir localement subvenir à leurs besoins élémentaires, d’avoir dans un village repris une épicerie qui fermait, d’avoir cultivé des terres abandonnées, d’avoir organisé le ravitaillement en nourriture des personnes agées des alentours.

Nos enfants ont été qualifiés de radicaux. Radical, dans le dictionnaire, signifie prendre le problème à la racine. A Tarnac, ils plantaient des carottes sans chef ni leader. Ils pensent que la vie, l’intelligence et les décisions sont plus joyeuses lorsqu’elles sont collectives.

Nous sommes bien obligés de dire à Michelle Alliot Marie que si la simple lecture du livre “L’insurrection qui vient” du Comité Invisible fait d’une personne un terroriste, à force d’en parler elle risque de bientôt avoir à en dénombrer des milliers sur son territoire. Ce livre, pour qui prend le temps de le lire, n’est pas un “bréviaire terroriste”, mais un essai politique qui tente d’ouvrir de nouvelles perspectives.

Aujourd’hui, des financiers responsables de la plus grosse crise économique mondiale de ces 80 dernières années gardent leur liberté de mouvement, ne manquant pas de plonger dans la misère des millions de personnes, alors que nos enfants, eux, uniquement soupçonnés d’avoir débranchés quelques trains, sont enfermés et encourent jusqu’ à 20 ans de prison.

L’opération policière la plus impressionante n’aura pas été de braquer cagoulé un nourrisson de neuf mois en plein sommeil mais plutôt de parvenir à faire croire que la volonté de changer un monde si parfait ne pouvait émaner que de la tête de détraqués mentaux, assassins en puissance. Lorsque les portes claquent, nous avons peur que ce soient les cagoules qui surgissent. Lorsque les portent s’ouvrent, nous rêvons de voir nos enfants revenir.

Que devient la présomption d’innocence ?
Nous demandons qu’ils soient libérés durant le temps de l’enquête et que soient evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.

PS: Nous tenons à saluer et à remercier les habitants de Tarnac qui préfèrent croire ce qu’ils vivent que ce qu’ils voient à la télé."

Fraude dans les partis : nous en avons parlé hier à la RDB, voici un article du Monde

ertes, le calme est revenu au Parti socialiste, mais les déchirements de ces derniers jours, sur fond d'accusations de fraude, ont laissé nombre de citoyens médusés. Qu'est-il donc arrivé au principal parti d'opposition pour qu'il en arrive à de si basses opérations électorales ?

En réalité, la tricherie interne n'est pas nouvelle dans les partis politiques, français comme européens, rappellent historiens et politologues. Au RPR, ces pratiques peu avouables ont notamment éclaté au grand jour lors de l'élection de Michèle Alliot-Marie en 1999 avec une sombre histoire de listes d'émargements volées à Marseille. Le PCF, lui, en avait fait une habitude, au nom d'une fin - la révolution - qui justifiait les moyens. Même chez les Verts qui proclament leur volonté de "faire de la politique autrement", on a vu des cartes d'adhérent falsifiées. "On n'aurait jamais autant parlé des dysfonctionnements du PS, s'il n'y avait pas eu ce rapport de forces à 50-50 entre les deux finalistes", tempère Gérard Grunberg, directeur de recherche au CNRS qui relativise l'événement en expliquant que "la lutte pour le pouvoir, c'est toujours terrible et cruel".

A ses yeux, comme à ceux de ses collègues du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l'exacerbation des tensions est révélatrice des mutations que subissent tous les partis, sous l'effet de la présidentialisation des institutions. Avant, les instances désignaient leurs champions ; dorénavant, ce sont les militants. "Les grands partis ne sont plus capables de gérer des enjeux aussi importants sans éclater", juge M. Grunberg. S'ils ne veulent pas perdre toute légitimité politique aux yeux des citoyens, "ils vont être obligés de revoir leurs règles internes et faire en sorte que les barons locaux laissent s'exprimer les militants", renchérit Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Paris. Et cela autant à droite qu'à gauche insistent les chercheurs.

Autre tendance de fond, mais qui concerne davantage les partis de gauche, le rapport au militantisme n'est plus le même. "Longtemps les militants ont été comme des militaires : quand le leader décidait d'appeler à voter, les troupes suivaient. Plus maintenant", souligne M. Tiberj. Le XXe siècle avait été marqué par une structuration politique où les partis étaient des éléments fondamentaux de canalisation de la vie politique. Le parti était omniprésent, à la fois dans la mutuelle, le syndicat, l'amicale de locataires ou le club sportif... Du coup, on suivait son chef sans se poser de questions. Aujourd'hui, les militants sont beaucoup plus autonomes, ils ont tendance à s'affranchir des consignes du chef et même à zapper.

PERTE DE LÉGITIMITÉ

Si le rapport aux partis a changé, c'est aussi par perte de légitimité politique. "La démocratie, cela a toujours été une certaine mise à l'écart des minorités. Cela fonctionne quand il y a un projet partagé. Plus du tout depuis que le débat sur des options divergentes a été remplacé par des figures totémiques", insiste l'historien Roger Martelli. Quand le débat interne ne peut plus dégager de choix clairs pour les militants et que les discussions portent uniquement sur le profil du chef, les jeux d'appareils et les trucages ont tendance à se développer, confirment tous les spécialistes.

Le fonctionnement interne très centralisé, à l'image de l'Etat, explique aussi la perte d'influence des structures partisanes. L'incapacité des partis à s'ouvrir à une participation plus active et indépendante des militants reste patente. "Il y a une grande difficulté à organiser la démocratie interne dans des organisations qui ne savent pas jouer le jeu d'une majorité et d'une minorité", remarque Sophie Duchesne, chercheuse au Cevipof.

Sylvia Zappi

Article paru dans l'édition du 28.11.08

25 novembre 2008

26ème RDB, 26 novembre.

Plus que jamais il faut se retrouver et échanger. Inscriptions ici.

Pour l'instant sont annoncés :

  1. Vicnent (Vicnent(.|))
  2. Jules de diner's room (votre capitaine — maintenant que le vrai capitaine est parti — enfin... l'un des capitaines...)
  3. Rubin Sfadj
  4. Valéry-Xavier Lentz
  5. Roman Bernard, Criticus
  6. Chroniques Vénitiennes
  7. Vonric
  8. Authueil
  9. Nick Carraway
  10. jpc/parisbanlieue de Paris est sa banlieue va essayer pour une fois de venir
  11. Monsieur Pingouin
  12. Polluxe, si j'ai le courage ;-)
  13. Juan de http://sarkofrance.blogspot.com
  14. Le privilégié qui parle aux Français et au monde
  15. Eric crise dans les médias
  16. LOmiG, d'Expression Libre
  17. Quitterie Delmas

62 sur le groupe Facebook.

Et vous ?

A Villiers le Bel. A ses habitants. A leur capacité à rebondir.

A Larami et Moushin. A Ali.

Et aux femmes et hommes debout de Villiers le Bel.

23 novembre 2008

Face aux crises finanicères et économiques : il faut faire la promotion d'autres modèles économiques : le mois de l'économie sociale et solidaire

En ce qui concerne la politique, une chose est claire, notre Vème République est à bout de souffle (la crise du PS n'en est qu'un énième symptôme).  Il faut changer d'ère, repenser nos outils démocratiques, le statut de l'élu et du candidat, réaffirmer le non-cumul, faire émerger de nouvelles idées portées par des volontaires (que nous sommes) issus de la société civile. Refonder la démocratie.

En ce qui concerne l'économie et les finances, il est urgent de repenser aussi nos modèles. D'en promouvoir de façon plus générale leur grande diversité. Je compte sur vous ce mois-ci pour vous informer sur l'économie sociale et solidaire. De la découvrir si ce n'est déjà fait, et de la promouvoir comme un des modèles qui permettrait de remettre l'économie et l'entreprise au service de l'Homme.

Ce qui est drôle (et pathétique au regard des scandales qui éclatent au grand jour chaque jour) dans l'histoire, c'est que ces modèles existent depuis bien longtemps, que les entreprises qui l'ont choisi sont 200 000 en France, il y a des entreprises, des banques, des mutuelles, des producteurs d'énergie, des agriculteurs, des entreprises d'insertion, dans TOUS les domaines (social, santé, chèques déjeuners, assurances...). Ces entreprises existent, nous sommes clients de beaucoup d'entre elles, et nous avions presque oublié qu'elles changeaient le monde ! Elles sont des alternatives CREDIBLES. Des exemples à suivre pour les autres entreprises.

Dans chaque secteur d'activité nous avons le choix. Le choix de consommer ou pas au détriment de salariés, du Nord comme  du Sud, de la Planète et des générations futures. Apprenons à différencier. Apprenons que notre argent, le moindre de nos euros est un pouvoir, parfois plus puissant que notre bulletin (malheureusement pour l'idée qu'on se fait de la politique). Exigeons de la transparence de l'information des entreprises, quel est l'impact de leur activité sur les femmes, les hommes et la planète ? Nous avons besoin de l'application de la loi NRE, des bilans RSE des entreprises, nous avons besoin d'indicateurs sociaux et environnementaux pour pourvoir différenciers les entreprises de chacun de nos actes d'achat. Sur chaque produit, j'ai besoin de 2 notes : une pastille rouge pour la note sociale, une verte pour l'environnementale. Chaque consommateur doit pourvoir choisir en conscience. En attendant que ces indicateurs existent, je me fie, entre autres, au secteur de l'Economie sociale et solidaire. Où sont les partis qui promeuvent l'économie sociale et solidaire ? Où sont les déclarations de nos élus à ce sujet depuis 3 mois que nous subissons les annonces catastrophiques et les effets de l'aveuglement de nos politiques, de nos banquiers, de nos experts ??? Personne ne parle de l'ESS comme une des solutions ! J'enrage, mais je sais qu'avec vous, on va vite faire remonter cette évidence. Allez, à vos blogs, à nos médias, à nos comportements de consommateurs.

Réveillons-nous, il est encore temps. C'est ça la politique : faire émerger des idées nouvelles pour faire face aux évolutions du monde. Pour l'instant, soyons les acteurs citoyens, les lobbyistes de ce changement, demain, soyons les élus ou élisons les élus qui votent des lois en faveur de ces changements. (il serait temps).

Je vous invite aujourd'hui à rejoindre le groupe Facebook monté pour l'occasion :

Mois de l'ESS.jpg

 

Et le site internet du mois de l'Economie sociale et solidaire.

19 novembre 2008

Recevez une lettre d'Edgar Morin...

Il y a un temps où les "camps", appareils, personnalités de premier plan parlaient en direct avec les philosophes qui les inspiraient. Chaque camp avait ses sources d'inspiration compatibles avec ses idéologies. Ce qui rendait bien intelligents d'ailleurs ces mêmes dirigeants face aux citoyens. En dehors des livres, les gens avaient peu de chance de suivre ces conversations, ces échanges, ces visions offertes aux constructeurs de l'avenir. Et puis, voilà, nous sommes au 21ème siècle, à l'ère d'internet, l'ère d'un brassage de visions, d'informations, de nouvelles convergences, et enfin, de la culture gratuite qui nous enlève nos oeillères, tirent nos consciences vers le haut. Edgar Morin écrit à SR, MA et BH, et c'est nous qui recevons la lettre ! Merci la toile de ces cadeaux ;-).

Que SR, MA, BH prennent le temps de la lire, en ce moment rien n'est moins sûr, mais nous, comptez sur nous !

Alors, nous allons la partager et nous allons y penser, puis en parler ici ou ailleurs.

Je vous la livre : (et je commence par la conclusion, toute la suite ci-dessous)

"Les redresseurs d'espérance

II s'agit de repenser, reformuler en termes adéquats le développement humain (et ici encore en respectant et intégrant l'apport des cultures autres que l'occidentale).

Nous avons à prendre conscience de l'aventure folle qui nous entraîne vers la désintégration, et nous devons chercher à contrôler le processus afin de provoquer la mutation vitalement nécessaire. Nous sommes dans un combat formidable entre solidarité ou barbarie. Nous sommes dans une histoire instable et incertaine où rien n'est encore joué.

Sauver la planète menacée par notre développement économique. Réguler et contrôler le développement technique. Assurer un développement humain. Civiliser la Terre. Voilà qui prolonge et transforme l'ambition socialiste originelle. Voilà des perspectives grandioses apte à mobiliser les énergies. A nouveau, et en termes dramatiques se pose la question : que peut-on espérer ?

Les processus majeurs conduisent à la régression ou la destruction. Mais celles-ci ne sont que probables. L'espérance est dans l'improbable, comme toujours dans les moments dramatiques de l'histoire où tous les grands événements positifs ont été improbables avant qu'ils adviennent : la victoire d'Athènes sur les Perses en 490-480 avant notre ère, d'où la naissance de la démocratie, la survie de la France sous Charles VII, l'effondrement de l'empire hitlérien en 1941, l'effondrement de l'empire stalinien en 1989.

L'espérance se fonde sur les possibilités humaines encore inexploitées et elle mise sur l'improbable. Ce n'est plus l'espérance apocalyptique de la lutte finale. C'est l'espérance courageuse de la lutte initiale : elle nécessite de restaurer une conception, une vision du monde, un savoir articulé, une éthique. Elle doit animer, non seulement un projet, mais une résistance préliminaire contre les forces gigantesques de barbarie qui se déchaînent. Ceux qui relèveront le défi viendront de divers horizons, peu importe sous quelle étiquette ils se rassembleront. Mais ils seront les porteurs contemporains des grandes aspirations historiques qui ont pendant un temps nourri le socialisme. Ce seront les redresseurs de l'espérance. "

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18 novembre 2008

Prix Edgar Faure 2008 : le prix du livre politique de l'année. A vos critiques !

Voici les livres en course pour le Prix du livre politique Edgar Faure qui sera décerné le mardi 25 novembre 2008 :  les avez-vous lus ? Qu'en avez-vous pensé ?

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Les ouvrages en lice pour le prix sont :

  • Des hommes d'État de Bruno LE MAIRE aux Éditions GRASSET
  • France anti-jeune de Grégoire TIROT aux Éditions MAX MILO
  • De battre, ma gauche s'est arrêtée de Jean-Paul HUCHON aux Éditions du SEUIL
  • Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy de André et Raphaël GLUCKSMANN aux Éditions Denoël
  • Bertrand le magnifique - Enquête au coeur du système Delanoë de Yves STEPHANOVITCH aux Éditions FLAMMARION
  • 9-2 Le clan du Président de Hélène CONSTANTY et Pierre-Yves LAUTROU aux Éditions Fayard
  • Bleu Blanc Brun de Frédéric MAILLARD aux Éditions DENOËL
  • La droite contre l'exception française de Patrick JARREAU aux Éditions PLON
  • Le roi est nu de Laurent JOFFRIN aux Éditions ROBERT LAFFONT
  • L'État Schizo - Le prochain Krach : EDF, la SNCF ou la Poste? de Martine LOMBARD aux Éditions JC LATTÈS
  • Table Rase de Louis GAUTIER aux Éditions FLAMMARION
  • Régulations et stratégies présidentialisées sous la Véme République de Olivier ROUQUAN aux Éditions CONNAISSANCES ET SAVOIRS
  • Le Président et moi de Philippe RIDER aux Éditions ALBIN MICHEL
  • Un pouvoir nommé Désir de Catherine NAY aux Éditions GRASSET
  • Nos chères 35 heures ! Chronique d'une disparition annoncée de Sophie Dufau aux Éditions ALBIN MICHEL
  • L'obscénité démocratique de Régis DEBRAY aux Éditions FLAMMARION
  • Contribution au débat politique. Comment rendre au politique le pouvoir d'agir? de Bernard DEBRY aux Éditions CONNAISSANCES ET SAVOIRS
  • Le Puzzle de l'intégration. Les pièces qui vous manquent de Malika Sorel aux Éditions MILLE ET UNE NUITS
  • Cécilia de Anna BITTON aux Éditions FLAMMARION

Le jury 2008 est :

  • Monsieur Roland Dumas (Ancien Ministre)
  • Monsieur Laurent Wauquiez (Secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi)
  • Madame Elisabeth Guigou (Députée de Seine St Denis -Ancien Ministre)
  • Monsieur Olivier Dassault (Député de l’Oise)
  • Madame Isabelle Debré (Sénateur des hauts de Seine)
  • Monsieur Manuel Valls (Député de l'Essonne)
  • Monsieur Paul Wermus (Journaliste)
  • Madame Quitterie Delmas (Déléguée Nationale du Mouvement Démocrate)
  • Monsieur Patrick Gobert (Président du Toit Citoyen)
  • Monsieur Antoine Sfeir (Directeur des Cahiers de l’Orient)
  • Monsieur Philippe Tesson (Journaliste)
  • Monsieur Rodolphe Oppenheimer (Président de l’Association Edgar Faure)

J'ai un aveu à vous faire, j'ai une immense préférence. Je n'ai pas lu de règlement qui m'interdisait de vous dire quel livre m'a particulièrement marqué, le Président de l'Association Edgar Faure ne m'en voudra pas j'espère ;-). J'ai trouvé dans la France anti-jeune de Grégoire Tirot tout ce que j'essaie de dire en politique depuis des années, sans jamais avoir les données nécessaires pour décrire le malaise générationnel que nous ressentons, et ce, de manière si factuelle. Je crois que si tous nos responsables politiques le lisaient, ils nous comprendraient enfin. J'ai également aimé "le Puzzle de l'intégration de Malika Sorel.

J'espère que ce livre sera salué par le Prix, en tous les cas, je m'engage à le défendre. N'hésitez pas à me faire vos commentaires sur les livres que vous auriez déjà lu, je suis heureuse d'introduire par cette note et grâce à vos suggestions un peu de participatif au Prix.

Toutes les informations sur le Prix : ici.

17 novembre 2008

Un député tue [sa femme] ex-compagne et se suicide.

Les politiques sont des êtres humains comme les autres. Forts et vulnérables comme les autres. Bons, brillants, dévoués, responsables, et pour une minorité, comme dans la population, hautains, dépressifs, fraudeurs, assassins, comme les autres hommes. Des êtes humains capables du pire comme du meilleur. Avec en plus, un environnement dans lequel tout est exacerbé : haines, passions, adrénaline, rapports de force, combats, luttes, fraternité, espérance, conquête du pouvoir.

Un député a assassiné [edit] 18/11 :sa compagne (femme) et s'est ensuite donné la mort. Je pense à leur[s] famille[s]. A leurs souffrances du passé et à leurs souffrances actuelles. [A leurs enfants]. Aux enfants de cette femme. Au fils du meurtrier.

Sans faire un lien direct, je voudrais parler avec vous de la spirale infernale de l'engagement en politique et de l'engagement publique. Savez-vous ce que nos institutions et nos partis imposent à ceux qui ont signé  ?

Savons-nous par nos votes ce que nous imposons à des femmes et à des hommes que nous n'accepterions jamais pour nous même.  Comprenons-nous bien pour quelles logiques nous votons ?

Vous me direz, ils l'ont choisi, ils l'ont cherché. Oui. Mais savez-vous ce que l'engagement politique implique comme sacrifice de vie familiale, de vie  professionelle et amicale ? Pour être investi, que de temps passé en réunions, de grenouillage, des soirs et des week-end à s'écouter parler, s'entredéchirer, toutes les élections internes, à tracter pendant des années, le nombre de déceptions, de coups de poignards dans le dos, des amours d'un jour et des trahisons de toujours, de quoi rendre névrosée à vie la personne la plus équilibrée qui soit au départ. Je passe rapidement sur les concessions, les compromis, les "dossiers", les réseaux de l'ombre, les passages de la ligne jaune en terme de légalité... qui préparent de mauvais responsables politiques, abimés, aigris, parano, filous... Avant même d'exercer leur devoir vis à vis de leurs électeurs, ils ont appris à ne plus aimer, à ne plus respecter. A penser à eux et à leur survie, plutôt qu'aux autres. Ils ont confondu (pas tous, évidemment, mais une partie) servir la société et se servir, exister eux-mêmes, maintenir leur raison d'être sociale (maintenant qu'ils sont connus dans la région), et puis les ors de la république forcément, ... c'est valorisant.

Le responsable de cette spirale infernale : la professionnalisation de la politique française, sa longévité pathétique, ses enjeux personnels de vies qui dépassent complètement le sens de l'intérêt général, le cumul des mandats, qui font qu'on gagne un siège pour en maintenir un autre. Qu'au lieu de former ses successeurs et faire vivre par delà son destin personnel sa vision politique, ses valeurs, on se protège de tout ce qui pourrait ressembler à une concurrence. Le fameux nivellement par le bas. Les meilleurs de la société civile sont déjà partis au bout de 3 réunions dans les partis, ils n'ont pas la patience, et je les comprends.

Les places sont trop chères aujourd'hui en politique car elles sont trop rares. Il faut "tuer" et évincer les autres pour y arriver. Une fois qu'on y est, au bout de dizaines d'années et qu'on a tout sacrifié, on se dit qu'on a bien mérité de rester, un peu, beaucoup... 30 ans, 40 ans. Tout a été organisé et pensé en fonction du calendrier électoral, des célébrations, les matchs de foot  pour être vu de ses électeurs, pour maintenir son statut et gagner la prochaine étape, on fuit sa vie, on fuit sa famille, on fuit ses amis.

Nos parlementaires et nos représentants sont élus 20 ans de suite, ils n'ont plus que cela dans la vie. Le jour où ils perdent, c'est toute leur vie qui s'effondre. Le nombre de fois où j'ai entendu "mais qu'est-ce que je vais faire après, c'est toute ma vie, je ne sais rien faire d'autre".

Je ne crois pas que ce soient les femmes et les hommes engagés qui sont mauvais, pas plus que ne l'est la nature humaine, je crois que c'est le système qui les brise, qui les change. Et le système, c'est les femmes et les hommes qui le construisent, ce sont les électeurs qui le font perdurer.

Voilà, je suis furieuse parce qu'il y a une double conséquence terrible à cette longévité politique et à ce satané cumul des mandats, et on le  SAIT et ON NE FAIT RIEN : l'incapacité pour des citoyens volontaires de s'engager au service de la société, des générations nouvelles portant des idées nouvelles capables de sortir la France de sa léthargie, et de redonner du sens à la DEMOCRATIE REPRESENTATIVE. A la place de cela, notre représentation actuelle nous fait nous détourner de l'action politique et provoque un sentiment de révolte, prouvé mille fois vis à vis d'une classe politique corporatiste et qui ne représente plus qu'elle même (CPE...), plus occupée à voter son système de retraite et des budgets de fonctionnement chaque année plus conséquents (alors que notre pays traverse une crise monumentale qui appellerait à l'exemplarité en premier lieu des responsables publiques) qu'à décider ensemble des solutions pour faire face à ces même montagnes.

La deuxième conséquence est le naufrage personnel d'élus incapables de sortir de la spirale infernale induite par nos institutions et les pratiques de nos partis. Nous sommes gouvernés par des personnes qui sont fragilisées psychologiquement par ce qu'elles ont à subir et à vivre. Cela les atteint irrémédiablement dans leurs consciences et leur comportement pour atteindre leur objectif, qui n'est, jamais au grand jamais, celui de départ.

Réfléchissez, réfléchissons à ce que nous voulons vraiment pour nous, pour nos vies, nos équilibres, pour nos représentants. Dans notre politique française, il y a trop d'enjeux vitaux. Ils deviennent strictement personnels. Quel orgueil, quel égocentrisme de penser qu'on est le seul à pouvoir agir, changer la donne pour son pays. Quel faux semblant, quelle mauvaise excuse pour empêcher d'autres d'accéder aux responsabilités... Quel gâchis humain. Que de forces nous nous privons. Que d'êtres malheureux nous créons.

Je les plains d'être prisonniers de leur système, ils seraient adulés encore, mais les Français se méfient d'eux, en majorité leur en veulent, ils n'ont plus confiance dans leur capacité à répondre aux enjeux. Tout ça pour ça. Finir sa carrière sur un échec, parce que vous n'avez pas réussi à décrocher.

L'engagement politique c'est toute la vie, je parle de l'engagement citoyen. Les responsabilités politiques, c'est un temps que  l'on donne volontairement à la société, un temps qui doit être court pour être sain, incorruptible, tourné vers l'action et non le clientélisme.

Et même pendant ce temps court, il faut garder les pieds sur terre. Garder l'équilibre, coûte que coûte.  C'est dur, parce que c'est lutter contre soi même. Je le sais, parce que je l'ai vécu. Dans une moindre mesure, mais cette spirale là vous mange. Il faut lui faire face et la refuser.

Notre pays crève de son manque de diversité en politique, de turn over, de nouvelles idées, de nouvelles pratiques. Il est tenu aujourd'hui par des corporatismes, des clans qui se tiennent par la barbichette des dossiers accumulés les uns contre les autres.

Je veux pour la société française le non cumul de mandats strict dans le temps et au MAXIMUM un mandat renouvelable une fois au même poste de responsabilité. Manifestement, et définitivement, c'est de la VIème république dont nous avons besoin.

Il faut arrêter le massacre. Pour eux, comme pour nous.