Sens de l'engagement : en dessous de ça, nous pouvons raccrocher les gants. Journaliste, entrepreneur, militant politique, associatif, syndical, blogueur...

Vous la connaissez cette vidéo. Regardez la. Encore. Et encore.

Nous avons le même âge qu'elle. A l'époque. Qu'est elle devenue ? Conforme à son combat, elle, Severn Cullis-Suzuki.

Et nous ? Conforme ? Cohérent ? Un peu, beaucoup, pas du tout ?

Quelle excuse nous trouver aujourd'hui ? Que nous ne sommes pas ces dirigeants auxquels elle s'adresse ? C'est vrai, la "génération Y" peine à trouver sa place. Qu'on ne nous laisse pas la prendre, c'est un fait, mais historiquement c'est tellement banal, tellement humain, tellement classique, nous règlerons nos comptes les yeux dans les yeux avec la génération du dessus, pas par revanche, mais pour les solder, pour avancer. Ce n'est pas ça le plus important. Le plus grave : nous n'avons même plus conscience que nous pourrions être moteur, acteur. Que nous sommes en train de reproduire. Alors que nous savons.

Bon gré, mal gré, nous allons devenir ces personnes dans cet hémicycle, ces politiques, ces journalistes, ces dirigeants d'entreprises.

Nous sommes devenus ces adultes à qui elle donne une leçon magistrale. Nous sommes devenus les parents à qui elle adresse un appel à la responsabilité. Elle demande d'arrêter la casse. Elle demande de la cohérence entre les principes avec lesquels nous éduquons les enfants et les actes des adultes. "Vous décidez dans quel monde nous allons grandir".

"Mon père me disait "Tu es ce que tu fais, pas ce que tu dis".

Voilà un principe de base qui changerait la face du théâtre dans lequel nous jouons.

En dessous d'admettre que nous n'avons pas encore de réponse et d'avouer notre faiblesse individuelle et de proposer de jouer collectif, nous nous mentons.

En dessous de dire la vérité, de tout remettre à plat, et de chercher sincèrement des alternatives, nous mentons à nos propres enfants et aux générations futures.

En dessous d'engager un combat politique et citoyen pour apporter quelques réponses écologiques, économiques, sociales, démocratiques, nous pouvons aller nous coucher.

N'oublions pas cet enfant qui est en nous. Interrogeons-le pendant ces vacances. Demandons-lui ce qu'il pense de nous, de nos choix.

Bonnes vacances, prenez un bon bol d'air, mangez équilibré, lisez, changez d'air. A partir de la rentrée, nous changeons d'ère, ou plutôt nous rejoindrons celles et ceux qui changent déjà le monde, au sein de l'entreprise, dans les rédac, dans les partis, dans les asso, dans la rue, ils ont besoin de renfort.

Changer d'ère. Pas parce qu'on nous en fait la promesse. Parce que nous le décidons, un à un. Modestement, partout où nous serons.

Bonnes vacances donc à l'enfant que vous étiez..

Merci à la longue chaîne de personnes qui m'a fait découvrir et redécouvrir cette vidéo en plusieurs fois, cette version a été reprise sur le blog d'Olivier.