Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20 octobre 2008

Orange pressé organise un café démocrate européen "attentes et besoins des jeunes européens" mercredi 22 octobre à Bastille

C'est avec plaisir que je me rendrai mercredi à l'invitation d'Orange pressé pour le premier café démocrate européen sur les attentes de la jeunesse vis à vis de l'Europe. Je vous rappelle le format : un lieu convivial, une discussion à battons rompus, un partage de connaissances, une profusion d'idées créatives pour inventer demain.

Pour rappel, 15 groupes de projet ont été mis en place par Marielle de Sarnez qui a confié à Jean-François Martins et moi le groupe transversal aux autres groupes "les jeunes et l'Europe". Vous y êtes les bienvenu(e)s, et si vous n'êtes pas encore inscrit(e)s, c'est par ici.

café dém européen.jpgJeunes et attentes d’Europe : notre texte de lancement du Groupe projet

Alors que sur le continent américain jaillit un regain d’intérêt politique de la part de la jeunesse, en grande partie grâce l’impulsion du candidat Obama, l’Europe, elle, traverse une crise politique majeure.

Rappelons les successions de refus des citoyens aux différents traités proposés ces 3 dernières années pour prendre la mesure de cette crise politique. France, Pays Bas, Irlande… La ratification du Traité de Lisbonne par 26 des 27 pays par les Parlements nationaux montre une volonté des états de poursuivre la construction européenne mais dans le même temps une fracture entre les citoyens et leurs représentants.

Indifférence et évidence. Ces mots définissent le sentiment des jeunes jusqu’à aujourd’hui face à l’Europe. Alors qu’ils adhèrent majoritairement à l’idée européenne, que celle-ci est une évidence pour eux, ils sont les grands absents des échéances électorales européennes : 3 jeunes sur 4 se sont abstenus lors des élections européennes de 2004 et 43 % des jeunes se sont abstenus lors du référendum sur le traité constitutionnel en 2005. C’est plus que pour n’importe quel autre scrutin.

Quelles sont les raisons de cette indifférence ?

Chômage, précarité, 1ère génération à penser qu’elle vivra moins bien que ses parents, dette publique, dette générationnelle et dette environnementale, dépendance vis à vis des générations aînées dans un système de solidarité qui ne trouve pas la solution de sa pérennité sont parmi les leviers majeures du doute des jeunes vis-à-vis d’un projet commun. .

Une partie des responsabilités est à imputer à une classe politique française, tournée vers des intérêts électoralistes à court terme, adepte du double langage : « c’est la faute de Bruxelles ».

C’est aussi une crise d’incarnation de l’Europe qui semble souvent aux yeux des jeunes comme abstraite, bureaucratique. Comment demander à une génération qui a du mal à se projeter positivement dans l’avenir de s’investir dans le projet européen ? C’est le cas de la jeunesse française en particulier, la plus pessimiste du monde.

Plus que les freins liés à l’Europe, c’est bien un malaise générationnel qui induit cette indifférence. L’illustration parfaite en a été donnée dans l’émission en 2005 « Chirac et les 100 » jeunes. 3 ans plus tard, nous en sommes au même point

Pour autant, l’Europe est pour les jeunes une évidence. L’ « Eurogénération » est née dans une Europe en construction, ils bénéficient de grands dispositifs mis en place pour eux : Erasmus, réforme LMD, service civique, formation tout au long de la vie , mobilité, budgets pour les associations dans lesquels ils s’engagent, leurs premiers salaires ont été payés en euro, ils passent les frontières en stop, car, train ou avion low cost avec une simple carte d’identité.

Cette même génération est celle qui n’a jamais connue qu’une Europe en paix, pour qui les conflits les plus proches se trouvent aux balkans et qui connaissent de moins en moins les témoins des grandes confrontations européennes du siècle passé. Nous ne pouvons attendre une nouvelle guerre en Europe pour reprendre goût à la paix et à la liberté qu’elle nous apporte.

Très attachés à la dignité humaine, les jeunes ne peuvent que reconnaître que l’Europe partage cette valeur, à contrario des Etats Unis ou de la Chine par exemple sur la peine de mort.

Des immenses défis sont posés à la jeunesse européenne : mutation industrielle et crise financière et économique, enjeux environnementaux auxquels la génération née sous Tchernobyl est particulièrement sensible, rapport Nord/Sud, développement durable, déséquilibres géopolitiques, fracture numérique et (r)évolutions technologiques induisant des évolutions sociétales sans précédent. Last but not least, l’enjeu crucial du vieillissement de la population européenne : en 2035, un quart des Européens aura plus de 60 ans.

L’Europe saura t’elle incarner aux yeux des jeunes générations le levier pour relever ces défis ? La jeunesse européenne, et plus particulièrement la jeunesse française est elle en mesure de s’approprier le présent et l’avenir de l’Europe, et de prendre la relève de la construction européenne ?

Pourrons nous faire notre et léguer aux générations européennes qui nous suivrons cette conclusion de la commission programmatique mixte « jeunesse » à l’UNESCO ?

« …, la jeunesse est une réalité incontestablement importante et un élément non contournable dans la recherche de réponses globales au défi de notre monde. Les jeunes représentent au niveau mondial et au sein des pays une véritable force démographique en constante évolution. Par conséquent, leur place ne doit plus être celle de simple objet de politiques de développement et de jeunesse. Les jeunes ont leur rôle à jouer comme partie prenante de la définition et de la mise en œuvre des politiques et des programmes internationaux qui les concernent. »

15 octobre 2008

Forum "Paroles d'européens" à Nantes samedi 11 octobre : rapide compte-rendu

Alors que l'Europe politique, sous la contrainte, sous la pression d'une crise mondiale, est en train de naître (?), 500 jeunes se réunissaient sous l'égide de la Présidence de l'Union européenne pendant 2 journées en atelier et restituaient le fruit de leur travaux devant le secrétaire d'Etat aux Affaires européenes Jean-Pierre Jouyet, Felipe Gonzalez (ancien premier ministre espagnol) et Vaira Vike-Freiberga (ancienne présidente de Letonnie).

Lire la suite

19 septembre 2008

Suite de la rencontre avec Jean-Pierre Jouyet, la devinette du vendredi ;-)

Parce qu'il faut bien rire un peu... Lire le billet de Jean-Pierre Jouyet narrant notre rencontre. (cf le titre de l'article et le dernier paragraphe, devinez qui est-ce ?).

Jouyet QD.png

Plus sérieusement, ci-dessous vous trouverez le compte rendu de Toute l'Europe sur la rencontre.

Je le complète avec le billet de Jules, particulièrement brillant dans ses interventions au Quai d'Orsay.

Je tiens à remercier celles et ceux qui m'ont accompagné dans la préparation du rendez-vous. Ces rencontres ne font que commencer ! Que pensez-vous d'un prochain café démocrate de rentrée sur l'Europe ? C'est l'année ;-).

Lire la suite

14 septembre 2008

Debrief de la rencontre avec le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes : Jean Pierre Jouyet fait la promo du Forum de Nantes

Jean-Pierre Jouyet nous recevait donc cette semaine afin de nous présenter le "Forum de Paroles d'européens" qui se tient les 10 et 11 octobre prochains à Nantes.Jp Jouyet, Jules, Natasha, QD.jpg

L'objet de ce forum, très participatif, est d'inviter 500 jeunes à se positionner sur l'Europe de 2020. Chacun est appelé à contribuer via le net ou sur place. Des restitutions se feront devant de grands témoins européens issus du conseil des sages.

Je suis heureuse que la jeune génération soit associée à cette réflexion, je ne peux m'empêcher de penser qu'il serait encore plus pertinent de l'interroger sur l'Europe d'aujourd'hui. C'est aujourd'hui que l'Europe est en crise, c'est aujourd'hui que la jeunesse française elle même traverse une crise de confiance en l'avenir, en elle-même, en ses représentants.

Je regrette de ne pouvoir vous montrer la vidéo de cette rencontre, elle ne serait pas disponible. Quel dommage. Nous avons abordé des questions sensibles comme Edvige, Dadvsi, la "directive retour", défense et sécurité, difficultés à "politiser" les grands choix européens en amont des débats nationaux, une fois que le match est joué, et qu'il n'y a plus qu'à transcrire les directives. De plus, il était intéressant de noter qu'un autre membre du gouvernement affirmait ne pas se sentir à l'aise avec la lise en place du fichier Edvige, je regrette de ne pouvoir vous montrer ces images. J'espère avoir rêvé quand j'ai entendu sur ces sujet là, notre secrétaire d'Etat se défosser sur l'Europe. Comme je n'ai pas les images, nous allons dire que j'ai eu des acouphenes ;-).

Enfin, je félicite la Netscouade pour l'organisation de ce rendez-vous et pour son professionnalisme. Les photos de cette rencontre par Sacha Quester Séméon ici, à qui j'adresse un grand merci pour ces souvenirs. Les comptes rendus sur Mémoire Vive, sur Publius. Sur la photo ci-dessus : Jules de Diner's room, Damien Rupied de Publius, Natacha de Mémoire Vive, Vincent Ducret, étaient aussi présents à la rencontre : Benoît Thieulin, Guillaume Klossa, Cyrille d'Euradionantes.eu.

16:40 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (16)

09 septembre 2008

Europe : à la rencontre du secrétaire d'Etat aux Affaires européenes Jean-Pierre Jouyet

echaffaudage-europeen.jpgC'est demain, mercredi 10 septembre que je suis invitée à me rendre au Quai d'Orsay afin de rencontrer Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.

Il sera question lors de notre échange avec d'autres forces vives, acteurs ou observateurs de la vie politique sur internet, de la Présidence française de l'Union européene, de l'initiative "Paroles d'Européens", notamment sur l'édition de Nantes, le 10 octobre prochain, forum "12 projets pour 2020".

Je compte sur vos remontées "terrain" afin de m'accompagner dans la préparation de ce rendez-vous.

22:48 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (117)

20 juillet 2008

Adieu Monsieur Geremek

Celles et ceux qui ont eu la chance de vous écouter et de vous rencontrer ne vous oublierons jamais. Vous nous manquerez dans cette époque troublée. Nous avions tellement besoin de vous, de vos lumières, de votre sagesse, de votre histoire. Merci de tout ce que nous avez donné à notre avenir. Nous ne faillirons pas à votre idéal, à votre rêve. Nous prolongerons votre combat. Nous la construirons l' Europe des citoyens. Promis.

Bronislav Geremek : « Après avoir fait l’Europe, nous devons faire maintenant les Européens. Sinon, nous risquons de la perdre ».


21:50 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (9)

08 juin 2008

Convention Europe du Mouvement démocrate

Un an jour pour jour avant le renouvellement du Parlement européen, le Mouvement démocrate ouvre ses travaux d'Hercule.

Voici un bref résumé réalisé par Marianne Bondaz, que je remercie chaleureusement de son travail de synthétisation.

"De la première table ronde, centrée sur la question du « modèle européen », voici les positions et questions suivantes :

Jérome Vignon (proche de Jacques Delors)

Le modèle social européen possède trois caractéristiques : l’idée d’un contrat de travail, l’importance des intermédiaires sociaux représentant leur communauté de travail et un engagement public pour la solidarité.  Si l’ion regarde les pays qui réussissent bien en matière d’équilibre social, les clés de la réussite semblent reposer sur l’équilibre entre formation initiale et formation tout au long de la vie, sur l’accueil et la valorisation des migrants et sur la lutte contre les inégalités en matière de santé.

Gérard Desprez (député européen belge)

Le continent européen est en déclin démographique (en 2050 notre population aura diminué de 75 à 100 millions alors que celle des Etats Unis aura augmenté de 100 millions dans le même temps).

Dans 20 ans, les plus de 65 ans représenteront 32% de la population et la population en âge de travailler diminue.

Le sujet de l’immigration est une obligation absolue car nous aurons une pression migratoire et des besoins migratoires ; il ne faut pas laisser ce sujet aux extrêmes.

La logique répressive est nécessaire contre les mafias et les « négriers de chez nous » mais elle ne suffira pas. Il faut aussi une politique active d’intégration.

Emmanuel Todd

L’Europe est en train de devenir un concept négatif. Ce qui mine l’idée européenne est la confusion entre l’idéal européen et l’idéal du libre-échange.

Contrairement à la théorie, le libre échange n’est pas gagnant-gagnant, il mène à l’explosion des inégalités et à la diminution des salaires considérés comme des coûts purs, ce qui a pour conséquence une contraction du marché intérieur avec la baisse des revenus.

L’Europe a les moyens de se protéger par un système de barrières tarifaires ou de quotas, à condition d’accepter la prééminence de l’Allemagne au plan européen.

Les gens attendent des solutions à leur problème pas un rêve.

Sandro Gozzi (député italien)

Le mal de l’Europe est l’absence de politique économique européenne. On confond les instruments d’action (pacte de stabilité…) et les objectifs (emploi, pouvoir d’achat). Malheureusement la conjoncture politique européenne n’est pas favorable à l a mise en place d’une politique économique forte.

Or ce sont les ultra-libéraux qui par leur fanatisme font monter l’anxiété et la xénophobie.

 

De la seconde table ronde centrée sur l’Europe dans le monde, voici quelques échos.

Jean-Luc Domenach

Les pays d’Asie montent mais doivent affronter de graves problèmes. Le Tibet est une question coloniale et nous ne sommes pas els mieux placés pour critiquer. La Chine doit passer d’un régime totalitaire à un régime autoritaire ploutocratique.

L’Europe est inefficace en Asie mais a une excellente image grâce à l’euro. L’Europe c’est la mesure dans le monde.

Si nous voulons agir dans le monde, il faut accepter de désigner le chef de file européen le plus adapté par pays (Grande Bretagne en Inde, France au Vietnam, Allemagne en Chine…)

Marcel Mazoyer (ancien de la FAO)

Beaucoup de chiffres… 3 milliards d’êtres humains ont moins de 2 € par jour pour vivre, 1,5 milliards souffrent de malnutrition. Ce sont surtout les paysans qui souffrent de la pauvreté.

L’alimentation étant vitale, on ne peut admettre de réguler l’offre par la demande solvable, sauf à considérer que 30% des êtres humains ne mangent pas à leur faim.

Le partage nécessite de doubler la production agricole ce qui suppose de garantir un prix aux agriculteurs afin que toutes les terres cultivables durablement soient exploitées.

Ce prix doit être fixé en Afrique de manière à permettre aux paysans de vivre (coût de revient avec un revenu au moins égal à 2€ par jour).

Eva Joly (longuement ovationné)

La lutte contre la pauvreté nécessite la lute contre la corruption et les paradis fiscaux qui permettent de piller les ressources des pays pauvres en enrichissant les comptes de leurs dirigeants.

Les enquêtes proches du pouvoir n’aboutissent dans aucun pays. Il faut donc une Justice européenne.

L’entraide judiciaire fonctionne très mal.

Il faut exiger plus de transparence des multinationales sur l’origine de leurs fonds

Tom Brake (député libéral démocrate)

Nous devons réformer la PAC (petite baisse d’écoute de ma part…)

Pour convaincre les européens de la nécessité du développement mondial, il faut leur expliquer que sinon la pression migratoire continuera d’augmenter.

Les pays africains doivent avoir le droit d’être protectionnistes pour protéger leurs paysans.

 

Conclusion de Marielle de Sarnez

Le monde est passé d’un monde bipolaire à un monde multi-polaire.

Nous devons défendre notre vision socio-économique. Faut-il nous protéger contre la concurrence déloyale en matière de normes sociales et environnementales ? Ne devons nous pas entreprendre de nouvelles politiques (politique industrielle, plan de ferroutage…) ? Comment penser une croissance qualitative permettant d’économiser l’énergie ?

Nous devons porter une nouvelle vision du monde et travailler à l’auto-suffisance des grands ensembles.

 

Discours de clôture de François Bayrou

Ma présence au Liban est justifiée par la nécessité de « l’unité nationale » face aux grands enjeux du monde. Il y a un risque mondial dans l’affrontement entre deux islam : l’islam sunnite et l’islam chiite.

La politique étrangère européenne doit additionner les politiques étrangères des Etats membres et non effacer ces dernières.

L’Union européenne n’est pas un marché, c’est la défense de valeurs et d’un modèle de société.

La vocation des institutions européenne n’est pas de garantir le marche mais de défendre nos intérêts.

L’Europe, ce n’est pas le nivellement des identités mais la défense des identités.

L’Europe doit servir à défendre les européens dans la globalisation et non à expliquer aux européens qu’ils doivent s’adapter à la globalisation.

Jamais une civilisation vieillissante et riche n’a survécu entourée de pays jeunes et pauvres. Les civilisations meurent de l’opulence, du relâchement et du vieillissement.

Nous devons passer d’une énergie abondante et bon marché à une énergie rare et chère. Cela sera difficile pour nous mais encore plus difficile pour les pauvres.

Cet état de fait inquiète et peut engendrer le phénomène de bouc émissaire."

--------------------------------------------

Dans un autre style ;-), je me suis employée à interviewer l'homme qui, quelques minutes avant, m'avait torturée par toute une série de question sur mes habitudes de bloggueuse : Olivier Monnot que j'ai le plaisir de croiser régulièrement dans mes parenthèses salvatrices bretonnes. Le résultat de ma tentative journalistique ici et pour la première partie : ici. Vous connaissez certainement Olivier, il avait réalisé l'an dernier un excellent travail durant toute la campagne présidentielle sur Blogonautes. Ravie du résultat et heureuse que pour une fois, il soit passé de l'autre côté de la cam et du micro !

 

10 avril 2008

Urgent et énorme : Le Parlement européen rejette la riposte graduée !

Je suis particulièrement heureuse de vous annoncer que ce matin à 11h, le Parlement européen a rejeté le projet de riposte graduée du rapport Olivennes.

C'est une grande nouvelle. Je tiens à féliciter toutes les parties prenantes qui ont défendu la liberté d'expression sur net, associations, comme tous les députés européens, qui ont voté cette résolution, dont nos représentants Marielle de Sarnez, Nathalie Griesbeck, Bernard Lehideux, PSE, Verts, et des députés européens du PPE suédois etc....

Vive le Gouvernement suédois, Vive l'Europe !

A l'attention du Gouvernement : vive l'Europe ;-)! Nous étions, nous sommes et nous serons là. Comptez sur notre grande vigilance.

Voici la dépêche sur Quadrature du net:

Paris, jeudi 10 Avril. Le Parlement européen a adopté ce matin une résolution qui engage les États membres - donc la France - « à éviter l'adoption de mesures allant à l'encontre des droits de l'homme, des droits civiques et des principes de proportionnalité, d'efficacité et d'effet dissuasif, telles que l'interruption de l'accès à internet.»[1] Ce vote démontre que le dispositif de riposte graduée que Nicolas Sarkozy souhaite voir adopter en France rapidement, pour qu'il soit étendu au niveau européen pendant la présidence française de l'UE, est considéré comme contraire aux droits fondamentaux par une majorité de députés européens.

Ce vote est donc un signal fort en direction de la France. Il vient en soutien de la position du gouvernement suédois qui avait déjà rejeté la riposte graduée.[1] Le rapporteur Guy Bono qui a porté cette résolution, soutenu par des députés de tous horizons, a ainsi énoncé hier en séance plénière :

« Sur ce sujet, je m'oppose fermement à la position de certains États membres,dont les mesures répressives sont des mesures dictées par des industries qui n'ont pas été capables de changer leur modèle économique face aux nécessités imposées par la société de l'information. La coupure d'un accès internet est une mesure disproportionnée au regard des objectifs. C'est une sanction aux effets puissants, qui pourrait avoir des répercussions graves dans une société où l'accès à l'internet est un droit impératif pour l'inclusion sociale. »

La Quadrature du Net, qui avait écrit lundi une lettre de 3 pages [2] aux députés européens se réjouit de ce vote. Elle remercie tous les élus qui ont voté pour les amendements ayant conduit à ce résultat. Elle remercie également toutes les associations de défense des libertés avec qui ele a oeuvré pour sensibiliser les élus européens, sur place, par courriel et par téléphone. Elle invite le premier ministre François Fillon a prendre acte de ce vote et, par conséquent à ne pas déposer devant le Parlement français le projet Olivennes.

Comme l'expliquait le rapport[3] du professeur de droit pénal Jean Cédras, que le ministre Renaud Donnedieu De Vabres avait cherché à entérrer en son temps,«l'idée d'une réponse graduée automatique, aussi séduisante qu'elle ait pu apparaître [au gouvernement français et aux ayant-droits], doit donc être abandonnée.»

** Références **

[1] Position du gouvernement suédois

http://www.laquadrature.net/fr/suede-rejet-riposte-graduee

[2] Lettre de la Quadrature du net aux députés

http://www.laquadrature.net/files/lettre-mep.pdf

[3] Rapport Cédras

http://www.odebi.org/docs/RapportCedras.pdf

05 février 2008

Traité de Lisbonne : se réjouir ? Certainement pas !

Non, la révision de notre Constitution, aujourd'hui, ne me procure aucune joie. Ce congrès du Parlement à Versailles provoque plutôt chez moi un grand malaise. J'aurai tellement souhaité un débat, un combat d'idées, de projets, de visions pour le monde. Retrouver les discussions passionnées de 2005. A cette époque là, les Français avaient voté non, mais au moins on parlait d'Europe. Aujourd'hui, elle se construit, oui, mais froidement, à la sauvette.

L'Europe politique pour laquelle nous nous battons mérite des victoires. Des victoires populaires. Des fêtes. Des visages. Des portes paroles. Des citoyens, des élus qui l'incarnent.

Ce Parlement qui décide à notre place, il n'est pas représentatif. Les parlementaires français sont TOUS sauf représentatifs. Je le dis, je le répète, Nicolas Sarkozy pourra donner l'image (fausse) d'un renouvellement politique au gouvernement, c'est dans nos Parlements qu'il faut renouveller. Tant que nous ne nous sentirons pas représentés, comment voulez-vous que nous soyons parties prenantes ? Nicolas Sarkozy veut moderniser la vie politique française, très bien ! Commençons par le non cumul des mandats. Strict. Un mandat renouvelable une fois. Proportionnelle aussi. Je suis étonnée que notre génération, engagée corps et âme dans TOUS les partis, n'ait pas été invitée à la Commission Balladur. Pourquoi ? Fin de la parenthèse.

L'Europe. Quelle tristesse de passer derrière le dos des Français après leur vote massif contre le traité constitutionnel. C'est bizarre. Personne n'assume les erreurs qui ont été commises. Aucun homme politique n'assume d'avoir donné une mauvaise image de Bruxelles à notre peuple. Une génération a tué, par tactique politicienne, le projet européen en crachant sur Bruxelles à chaque occasion. D'un projet magnifique, inédit, seul capable de nous apporter des réponses dans un monde toujours plus complexe, ils ont laissé le souffle, la vie de l'Europe politique s'éteindre.

Je le dis. Ce jour n'est pas une victoire. Ni pour la France, ni pour l'Europe. Je dis que c'est la dernière fois qu'on décidera pour nous, à notre place, de notre avenir. La dernière fois.

A partir de maintenant il va falloir compter AVEC NOUS. SUR NOUS ! Une génération doit se lever. J'appelle la génération Tchernobyl, la génération Sida, la génération Erasmus, Auberge espagnole, VIE,  CSNE, stagiaires (non rémunérés) partout en Europe, serveurs dans des brasseries dans toutes les capitables européennes, la génération Thalys, Eurostar, Ryanair*, Easyjet *à peser, à se réapproprier notre avenir dans l'Europe. Je vous supplie d'incarner l'Europe dans laquelle nous sommes nés, à notre image, partout sur vos blogs avec vos vidéos de week-end, de colloques, vos visites culturelles à Berlin, à Prague, à Barcelone, à Bratislava. Vos entreprises européennes, vos rencontres, vos amours...

Comprenez bien : vous êtes, nous sommes, l'Europe d'aujourd'hui. Vous ne comprenez rien aux institutions européennes ? Apprenons ensemble ! Approprions-nous les toits de notre maison. Les fondations s'effondrent ? Non, pas les fondations d'origine. Pas la vision des Pères de l'Europe. Il va falloir reprendre leur flambeau ! Trop longtemps abandonné. Trop longtemps dévoyé.

* Apprenons à surtout prendre le réseau ferré !

Pour aller plus loin, de toutes tendances :

Fondation Robert Shumann : les fiches pour comprendre le traité de Lisbonne

Café Babel : le magazine européen d'auteurs de notre génération

Le billet consacré à la révision de la Constitution de Jean Quatremer

Un article de Sylvain Lapoix pour Marianne 2 sur ceux qui ont dit non

Le Taurillon le magazine eurocitoyen

00:30 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (107)

25 janvier 2008

Condamnation de la France par la CEDH, communiqué de Centr'égaux. Lancement de campagne de Corinne Lepage

"CENTR’ÉGAUX se réjouit de la décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme du 22 janvier 2008 qui condamne la France suite au rejet de la demande d’adoption d’Emmanuelle B, qui n’avait pas dissimulé son homosexualité lors de l’enquête réalisée par les services sociaux français. La CEDH estime qu'une telle discrimination relative au respect de la vie privée et familiale ne peut se justifier alors même que le droit français autorise l’adoption par un célibataire.

CENTR'ÉGAUX rappelle à cette occasion que le Président du Mouvement Démocrate, François BAYROU, a indiqué lors de la campagne présidentielle 2007 qu'il n’a jamais pris en compte l’orientation sexuelle des adoptants dans ses fonctions de président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques de 1992 à 2001.

L'association profite de cette jurisprudence pour souligner qu'il est urgent de rattraper le retard de la France sur les sujets liés à l'homoparentalité alors que de nombreux pays européens autorisent déjà l’adoption conjointe par des partenaires de même sexe.

CENTR’ÉGAUX, association à but non lucratif loi 1901 créée en janvier 2006, regroupe des femmes et des hommes de sensibilité politique centriste et démocrate, adhérents et sympathisants du Mouvement Démocrate. L’association fédère aujourd’hui plus d’une centaine d’adhérent-e-s. CENTR’ÉGAUX milite pour l’égalité des droits entre les citoyens hétérosexuels et homosexuels, lutte contre l’homophobie et toutes les formes de discriminations dont sont victimes les personnes LGBT."

----------------------------------------------

Tous nos voeux de réussite à Corinne Lepage dans le 12ème et à la formidable équipe d'adhérents ! Nous sommes heureux d'être venus vous soutenir hier soir à ce très beau lancement de campagne ! Allez voir l'excellent reportage réalisé par Benoît charvet : une journée avec Corinne Lepage. Et voici, le blog de sa campagne dans le 12ème.

00:54 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (88)