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09 décembre 2008
Tarnac, Villiers Le Bel : mêmes dérives politico-médiatiques sur le traitement de la vie des gens
Si je ne sais pas qui a fait quoi dans les personnes qui ont été arrêtées, je dénonce comme lui, Benjamin Rosoux, et à maintes reprises sur ce blog à plusieurs reprises le traitement politico-médiatique des deux évènements. Mass média, arrestations presque devant les caméras, informations issues du Ministère de l'Intérieur sans d'autres sources, et enfin, dans le cas de Villiers le Bel, utilisation de la dénonciation sous X, lois Perben...
Un extrait de l'interview de Benjamin Rosoux dans le Nouvel Obs :
"Il évoque également son placement en détention provisoire à Fresnes, dans le quartier des "isolés médiatiques", aux côtés d'un jeune de Villiers-le-Bel, avec lequel il a sympathisé, ou de l'un des pirates somalien du Ponant.
"Le parallèle entre l'affaire de Villiers-le-Bel et celle de Tarnac est assez pertinent sur la façon dont la communication a été orchestrée sur une opération coup de poing", dit-il. "Démonstration de force démesurée et présence des médias dès les premières heures. Même volonté de la police de diaboliser, de construire du coupable", renchérit-il. Puis il revient sur sa sortie de prison, un événement qui lui a donné "l'impression de débarquer de Mars".
Sur Villiers le Bel : note du 27/11/ 07, note du 6/12/07
Sur Tarnac : note du 11/11/2008, note du 27/11/08.
Pour rappel la note d'André Gunthert : le cros du diable sur la traitement médiatique.
Je vous remercie de suivre de près aussi les évènements en Grèce et leur traduction médiatique. Une journaliste du Monde, Elise Vincent a pris la peine de passer du temps avec les manifestants et de traduire la réalité de l'interieur. Les journalistes pourraient-ils à l'avenir passer du temps aussi à l'intérieur des manif anti-CPE, etc en France ?
15:09 | Lien permanent | Commentaires (147) | Tags : tarnac, villiers le bel, benjamin rosoux, andre gunthert, fresnes, mars, elise vincent
04 décembre 2008
Réforme de l'audiovisuel. [Vote de l'article sur la nomination/révocation du PDt de France télévision et Radio France par Elysée] A quoi sert l'opposition ? Où étaient-ils ? (modification du titre vendredi matin)
Réforme de l'audiovisuel. Vous savez là, mais oui, ce truc dont toute l'opposition parle. La nomination par l'Elysée du patron de France télévisions et Radio France. Mais oui, ce (vrai) danger pour notre démocratie, le retour à l'ORTF ! On nous a promis un combat sans merci, une obstruction parlementaire des grands combats, une stratégie de fou pour ralentir le texte, épuiser le gouvernement, à tel point que Madame Albanel se demandait s'il ne fallait pas passer par un décret, Karoutchi menaçait lui un passage en force, on était [est] à deux doigts de la faute du 49.3 !!
Bon bah,... voilà... il a été voté à 41 voix de la majorité contre 22, 2 absentions.
Sur 577 députés.
Non, franchement la classe.
Edit après quelques heures de sommeil, et la lecture du commentaire d'Aurélien (merci, et oui, tu as raison de souligner sur le fond :
".... J'ai lu les comptes-rendus de la scéance, l'opposition s'est bien battue et l'attitude de l'UMP et des ministres est une honte. Aucun argument, aucune réponse.
La vraie question, le vrai scandale ce sont ses députés de la majorité qui sont contre ce texte mais se défilent et laissent leur groupe se transformer en machine à composter les décisions de l'Elysée, et la démocratie en pantalonnade."
Oui, bien sûr, tu as raison quelques députés de l'opposition au sein de l'hémicycle se battent comme des lions avec les outils qui sont les leurs. Je respecte leur travail. Je réitère que je ne vois pas en quoi appeler 20 députés, les faire revenir, était compliqué. Ca aurait fait un coup. Un peu comme sur les OGM. Une victoire de courte durée, puisqu'il y aurait eu une 2ème lecture, ou un passage en force, donc une faute, mais une victoire quand même. Ca se prépare.
Nos députés ne se rendent même plus compte comme ces scores de participation, annoncés sur le vote d'articles important, donnent une image déplorable, les citoyens se demandant à juste titre, mais où sont-ils ?
Il n'y a pas d'excuse. Ni le jour. Ni l'heure. Ni leur circo. Ils auraient du être là. En tous les cas, ils sont élus pour cela.
J'ai cru lire que Marianne préparait un nouvel appel avec des personnalités pour dénoncer ce projet de loi. Soit. Cela veut dire quoi ? Qu'on peut se passer de l'Assemblée, de la chambre des représentants, que finalement la politique se passe plus dans les médias que sur les bancs de l'Assemblée, que ça ne sert à rien de prendre part au vote ?
Si ça ne sert à rien d'être là pour des votes importants, et si les médias sont plus "rentables" que l'hémicycle, ce que semble nous indiquer cette situation, si c'était le cas, il faudrait faire une révolution pour changer de République. Ou sinon temporairement fermer l'assemblée jusqu'à 2012, chomâge technique, on ferait des économies. ;-).
J'ai bien vu cette histoire de motion de censure, voilà, si ça prenait et si ça marchait, je ne vois pas en quoi ça aurait été plus compliqué d'être 20 de plus hier. A suivre
23:25 | Lien permanent | Commentaires (59)
Vive le comité de la Jupe : plainte déposée contre le cardinal André 23 / Rébellion des "frangines". La (r)évolution viendrait-elle des femmes ?
La révolte des femmes gronde dans l'"appareil" catholique (je fais un peu de provoc en utilisant ce terme, mais je le pense, mêmes symptômes de hierarchie, verticalité, dogmatisme, sentiment d'injustice dans l'application du dogme, décalage 21ème siècle, etc... vous me connaissez maintenant ;-) ! Ci dessous, un autre exemple de révolte de leurs membres sur la question des femmes au Grand Orient.
Extraits de la dépêche AFP sur Yahoo.fr :
Une quinzaine de femmes catholiques, réunies au sein du "comité de la jupe", ont porté plainte contre le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France (CEF), pour propos sexistes.
L'affaire remonte au 6 novembre : Mgr Vingt-Trois, interviewé à Lourdes par Radio Notre-Dame en marge de l'assemblée plénière de la CEF sur le rôle des femmes dans la célébration des offices, avait répondu : "Le plus difficile, c'est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête".
Le propos avait été relevé par Le Canard enchaîné et avait suscité des réactions outrées sur le site de la radio.
Le cardinal Vingt-Trois a répondu directement, dans un courrier dont copie a été transmise à l'AFP, à plusieurs personnes qui lui avaient fait part de leur indignation. Il a regretté "la maladresse de (son) expression" et assuré que "dans l'exercice de (sa) responsabilité", il "n'hésite jamais à appeler des femmes à des responsabilités quand elles sont en situation de les exercer".
Le "comité de la jupe" a porté plainte devant l'Officialité en se référant à deux points précis du droit canonique : l'égale dignité des baptisés et la poursuite des fauteurs de scandale, a précisé à l'AFP Christine Pedotti, porte-parole du comité. ...
Il y a quelques jours, la fédération des "Réseaux du parvis" avait envoyé une lettre ouverte au cardinal Vingt-Trois, disant sa "stupéfaction" et son "indignation" : "Même sous couvert d'humour, tout mépris à l'encontre des femmes met en péril l'équilibre de la société tout entière". Le "comité de la jupe" souligne qu'il ne s'attend pas à un traitement rapide de sa plainte, ni à une condamnation sévère du cardinal. "On a bien conscience qu'on veut traduire le roi devant la justice du roi", plaisante Mme Pedotti.
Mariage des prêtres, femmes prêtres ? La femme est-elle l'ennemie de l'Eglise catholique ? Si elle est bonne pour aider, préparer, servir, passer le balai, elle ne semble pas être capable d'exercer un ministère sacré.
2ème exemple d'une bataille chez les francs-maçons : vous souvenez-vous aussi il y a quelques mois une guerre ouverte sur la question de la mixité homme-femme au sein d'une grande loge maçonnique interdisant l'accès aux femmes ? Cette bataille se règlera manifestement en justice. Lire l'article de libé, par Renaud Lecadre.
"Les «frangines» sont en train de faire imploser le Grand Orient de France. Incapable de trancher en interne la question de la mixité, la première obédience maçonnique française (44 000 membres exclusivement masculins) risque de se faire prochainement condamner par les tribunaux de la République pour discrimination sexuelle. Un comble pour les prétendus héritiers des Lumières."
Elles en parlent : Olympe et le plafond de verre
Elle va sûrement en parler ;-) Emelire : Le féminin l'emporte
13:00 | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : sexisme, église, feminisme, appareil religieux, franc maçonnerie, comite de la jupe
03 décembre 2008
Regardons nous. Regardons la France. Voilà, maintenant vous savez,... encore un peu plus.
Message reçu par mail. Faits datant du 25 novembre, article chez Olivier B, article du 2 dans le nouvel Obs, :
Bonsoir,
> > Hier s'est produit un fait très grave à l'école du Jardin de Ville, à Grenoble. A 15h45, un père de quatre enfants (un moins de trois ans, deux scolarisés en maternelle et un en CE1 à l'école du Jardin de Ville) est venu, accompagné de deux policiers en civil, chercher ses enfants, pour "un rendez-vous en préfecture", ont compris les enseignants. A 19h, on apprenait que la famille au complet était au centre de rétention de Lyon.
> Ils y ont dormi. Ils étaient injoignables hier soir. On a réussi à les joindre tôt ce matin aux cabines téléphoniques du centre de rétention (qui, rappelons-le, est une prison). Ils étaient paniqués. On a prévenu le centre que la CIMADE, seule association ayant le droit d'entrer dans les centres de rétention, irait voir la famille ce matin. Arrivés au centre, les militants de la CIMADE les ont cherchés, sans succès : la famille était en route pour l'aéroport, leur avion décollant une demi-heure plus tard.
> Nous n'avons rien pu faire, nous attendions que les militants de la Cimade comprennent la situation de la famille, afin de pouvoir les aider en connaissance de cause. Ils ont été expulsés ce matin.
> Leurs chaises d'école resteront vides. C'est une première en Isère : la traque des étranger-e-s pénètre dans les écoles. Les seuls enfants en situation irrégulière sont ceux qui ne sont pas à l'école. Nous vous demandons de bien vouloir faire circuler cette information le plus largement possible. Personne ne doit pouvoir dire "on ne savait pas".
> Merci
> Emmanuelle, pour le Réseau Education Sans Frontières 38.
Pour rappel : ma note sur RESF du 23 juin dernier.
Elles/Ils ont relayé les mails de RESF 38, envoyés comme des bouteilles à la mer, chacun la transmettant à son réseau, pour qu'on ne ferme pas les yeux, et VOUS ??? : La note de Fanchon. L'article de Florence Lamarque. La lettre de Jaurès. Brigitte Maçon. Le canard du coin. Arlequin . jimetdalva. Le blog de dom. Le monde de Philippe . Jacques Bouleseix . Mariiram . Regards. il y en a tant d'autres... Maître Eolas aussi : des képis dans le préau
18:58 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : resf, expulsion, centres de rétention, brice hortefeux, cimade
02 décembre 2008
Des petits actes concrets provoquent de grandes joies : nous avons installé Ubuntu sur l'ordi de la maison et je kiffe ! ;-)
Lors de l'Ubuntu Party de ce week-end à la cité des sciences, était vendu pour 1 euro un CD d'installation d'Ubuntu. Depuis déjà longtemps j'utilise Mozilla Firefox, à la maison, nous avions Open office, mais il nous manquait quelque chose...
Et bien, Ubuntu c'est trop bien ! Graphiquement c'est sobre, classe, j'ai eu l'impression de redécouvrir mon ordinateur, même ma façon d'écrire sur mon blog. Les polices sont trop jolies. Je n'ai aucune compétence technique, c'était trop facile de l'installer. Vous allez me dire que j'ai découvert l'eau chaude ? C'est vrai, mais mieux vaut tard que jamais ;-)!
Et puis, la cerise sur le gateau, l'impression de participer à son petit niveau de consommateur, de citoyen, à une grande aventure humaine, un projet de société, une autre logique : coopérative, entraide, solidarité, création de richesses sur du service et donc des humains plutôt que sur des lignes de codes.
Voilà, j'avais juste envie de partager ce moment de grâce dans ce monde de brûtes.
Ps : rien à voir : vous avez vu, la Chanson du dimanche a posté une nouvelle chanson, l'histoire de Luc et Louise. Ca fait du bien de les entendre à nouveau.
12:06 Publié dans Nouvelle société par une nouvelle conso | Lien permanent | Commentaires (24)
Jean-Hugues Bourgeois quitte sa ferme
C'est une bien triste nouvelle. Que cette décision a du être difficile à prendre. Mais vu son projet, exemplaire et global, je sais qu'il rebondira. Il doit aussi savoir que nous sommes très nombreux à nous sentir solidaire de son Histoire. De son combat aussi pour faire exister l'agriculture biologique.
Jean-Hugues Bourgeois, (vous vous souvenez, j'espère) agriculteur bio, chevrier, a enduré des pressions inacceptables d'un ou plusieurs délinquants : lettres de menaces de mort, sur sa fille, sa femme, sur sa propre vie, 10 chèvres tuées par balles, et pour finir l'incendie volontaire de sa ferme. Hier soir, Il déclarait partir de Teilhet. (Un ultimatum avait été imposé par le(s) délinquant(s). Il ne me semble pas que ce soit pour cette raison qu'il décide de partir, mais pour protéger sa famille).
Son départ est un échec de plus à mettre sur le compte de notre société qui ne tourne plus rond. Impossible intégration dans nos villages ? De nouvelles familles qui repeuplent nos campagnes, de nouvelles filières, des entrepreneurs ? Manifestement, ce n'est pas une priorité nationale ou politique. En dépit de l'extraordinaire soutien de femmes et d'hommes, de citoyens, Jean-Hugues et sa famille ne sont pas en sécurité chez eux.
Quel est ce pays qui ne protège pas ses habitants, qui laisse des citoyens se faire bouffer par des haines d'un autre âge (territoires, ancienneté, nouvel arrivant perçu comme un corps étranger..) ? Quelle est cette société qui laisse un de ses jeunes entrepreneurs aux mains de délinquants ? Quels sont ces élus politiques qui déclarent mollement et ne font rien ?
Quelle est cette génération sacrifiée, broyée sous le poids d'une génération qui ne veut pas qu'elle crée, qu'elle développe comme elle l'entend, à son tour, ici dans ce village, là, dans nos quartiers, ici encore dans nos banlieues ?
Voilà, bienvenue chez vous. Bienvenue dans cette situation que nous acceptons chaque jour.
Jean-Hugues, c'est vous, c'est nous. Il serait peut être temps de se souder, de se battre les uns pour les autres, non ?
01:46 | Lien permanent | Commentaires (12)