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26 novembre 2006

Créer c'est résister, résister c'est créer ! Appel des résistants de la seconde guerre mondiale à chacun d'entre nous, appelé(e) à construire l'avenir sous quelque forme que ce soit

Voilà ce que cet appel (ci-dessous en rouge) m'a inspiré à partir de ces 2 mots "Résister" et "créer".  Je remercie ces héros de l'Histoire de nous transmettre leur affection et leur espoir que d'autres reprennent le flambeau de l'esprit qui les a animé. Je les remercie surtout de nous sortir de l'illusion de nos vies bien conformes, de nous réveiller face à ce qui semble immuable. De nous placer face à nos responsabilités. Si personne ne se lève, qui va changer le monde ? Et je vais vous le dire, nous sommes très très nombreux à nous lever... 

Résister aux discours simplistes,

Résister aux barrières partisanes,

Résister au déclin,

Résister aux divisions,  

medium_Assemblee_nationale_carnets_de_nuit.jpgRésister aux mauvaises pratiques,

Résister aux accords de l'ombre,  

Résister à la concentration des pouvoirs,

Résister aux pressions, 

Créer les passerelles au grand jour,

Créer les cercles d'influence pour forcer les réformes dont notre pays a besoin,

Créer les conditions d'un vrai dialogue,

Créer de nouvelles visions d'avenir,

Créer de nouvelles pratiques politiques,

Créer un engagement nouveau vers des perspectives inexploitées,

Créer un état d'esprit que rien ne pourra arrêter par sa multiplicité.

Créer le cadre que nous choisirons pour nous engager dans la vie de la cité.

Merci à Casabaldi de m'avoir conseillé ce texte que je vous recommande de lire, c'est en lien direct avec ma première rencontre avec Pierre Sudreau. Il y a aussi une vidéo à voir. La transmission à notre génération par les anciens est tellement rare qu'il faut souligner cet appel d'il y a déjà 2 ans. Nous en avons besoin. Trop souvent, nous sommes isolés, perçus comme des dangers ou des individualistes. Pour prendre nos responsabilités comme nous le souhaitons tant, nous avons besoin de nous confronter à d'autres expériences, nous avons besoin de la transmission de valeur, nous avons besoin tout simplement de dire : oui, vous pouvez partir en paix, nous continuerons votre combat en incarnant à notre manière les valeurs qui vous ont animées. Quitterie Delmas

Créer, c'est résister. Résister, c'est créer...

En 2004, à l'occasion du 60e anniversaire de la publication du programme du Conseil national de la Résistance, une douzaine de grandes figures de la Résistance, de toutes obédiences, du gaullisme au communisme,  ont lancé cet appel. En dépit de la notoriété et de l'autorité morale des signataires, il n'a pas été repris par les médias dominants.

Sa lecture, à la lumière des événements actuels en France, prend tout son sens. 

 “Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.


“Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste.

“Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.

“Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d'accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais :

“Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques", droit à la culture et à l'éducation pour tous, une presse délivrée de l'argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc.

“Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales,alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

“Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

“Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

“Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer".

Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

Commentaires

Dégager la presse de la pression des intérêts économiques, voilà bien un idéal qui mériterait d'être réveillé. Qu'est devenu le journal Le Monde par exemple ? Et qu'a-t-il été ? Rappelons que le Conseil National de la Résistance, présidé par un radical puis par un démocrate-chrétien, regroupait toutes les sensibilités partisanes (sauf les pétainistes, mais bon, on ne peut pas toujours tout avoir en même temps et d'ailleurs on s'en passait) : centristes, gaullistes, socialistes, ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui s'en foutaient, ceux qui voulaient seulement se débarrasser du nazisme et ceux qui rêvaient d'un meilleur lendemain.

Alors oui, Quitterie, pour tout ce qui ouvre au grand jour et par toutes les grandes portes sur un nouveau jour, oui pour rouvrir les portes de l'avenir. Je viendrai sur ce projet, le nôtre.

Écrit par : hervé | 26 novembre 2006

J'ignorais l'existence d'un tel texte,

Merci de nous le faire connaitre

Écrit par : Eric UDF paris 5 | 27 novembre 2006

Merci Quitterie d'avoir, à ton tour, relayé ce texte.

Maintenant, à part le lire (et le relire), il s'agit aussi de savoir comment nous pouvons, nous souhaitons, y répondre.

J'aimerai revenir sur leurs deux dernières préoccupations (et je commence par la fin) : "une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse".

Une proposition de loi très intéressante a été déposée il y a 15 jours, afin de limiter le contrôle des entreprises de presse par des groupes industriels (pour la plupart également marchands d'armes aujourd'hui).
Tant mieux. Qu'un groupe parlementaire (ici, l'UDF) fasse son taff, c'est malheureusement assez rare pour être signalé.
Mais nous pouvons, nous devons faire plus.
D'une part en construisant des alternatives à ces medias. Et c'est ce que tu fais en publiant ce texte, qu'eux, ont, étrangement oubliés. c'est ce que nous faisons tous la plupart du temps sur nos blogs.
(oui, Eric, tu ignorais son existence. C'est normal. De la même manière beaucoup ignorent encore que la ville de Oaxaca, au Mexique est en situation quasi-insurrectionelle depuis 6 mois. qu'il ya déjà eu 15 morts dont 3 la nuit dernière...)
Il s'agit donc de remplacer les medias.
Certains ont déjà commencé (le "slogan" de Indymedia est "don't hate the media, be the media"). Indy est évidemment très marqué politiquement. mais d'autres initiatives existent, qu'il faut à mon avis soutenir. Et éviter si possible qu'elles tombent dans le "commentaire des medias dominants" pour devenir enfin de nouveaux medias avec une nouvelle info.
Carlo ? t'es là ?
;-)

Enfin, il me semble important d'arrêter de "consommer" ces medias abrutissants décrits dans le texte des Résistants. Je ne connais QUE des gens qui disent "ah mais, moi, je le sais bien que c'est des conneries, je regarde juste pour savoir ce qu'ils disent, je ne les crois pas". Et bien c'est dangereux. C'est comme tous ces gens qui sont persuadés d'être insensibles à la pub...

Enfin, ils nous appellent aussi à "définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle".
Ces gens étaient tous très différents, souvent pas du tout d'accord entre eux. Ils ont pourtant réussis à combattre ET à construire ensemble.

Voilà le défi et l'exemple principal qu'ils nous laissent à mon avis.

Il y a aussi, rien que sur ce blog, des gens extrêmement différents.
Si nous cherchons ce qui nous oppose, nous allons trouver très très vite.
Ce sur quoi nous sommes d'accord n'a souvent aucun intérêt "opérationnel".
La bonne question me semble donc bien être "que pouvons nous construire ensemble ?"
Pas pour l'imposer, pas pour prendre un quelconque pouvoir, pas pour gagner ou battre les "autres", mais simplement pour montrer, une fois de plus et tous les jours, que c'est possible et que c'est même souvent à celà qu'on reconnait ce qui est "grand".

Écrit par : casabaldi | 27 novembre 2006