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06 mars 2007

Toulouse ce soir, François Bayrou : "laisser la place aux jeunes, ça changera. Laisser la place aux femmes, ça changera aussi."

"S'exprimant devant près de 7.000 sympathisants réunis dans une salle municipale, François Bayrou a dit qu'il fallait "laisser la place aux jeunes, ça changera. Laisser la place aux femmes, ça changera aussi. Laisser la place aux visages nouveaux, aux idées neuves. Nous allons assurer un saut de génération dont la France a besoin".

Faisant allusion à un sondage divulgué lundi soir et qui, pour la première fois, le place au-dessus des 20% d'intentions de vote, le leader centriste a réaffirmé qu'"on ne peut pas arrêter une vague. Une idée forte s'est levée en France. Rien ne l'arrêtera". Le monde via Page 2007. Alexandre, Clothilde, toute la fédé, bravo pour cet extraordinaire rassemblement ! 

Quelques soient les sondages, oui, la France a besoin de s'appuyer sur ces forces vives, jeunes, femmes, acteurs de la société civile, la politique a besoin de nous tous pour retrouver du sens.

D'acteurs comme celles et ceux que j'ai rencontré ce soir à la Maison des Associations du 13ème. Je vous présente le webdo ma6tvachanger. Ils sont extraordinaires, ils ont la pêche, ils sont engagés, ils sont généreux, ils y croient, eux à notre démocratie. Nous ne sommes mêmes pas dignes, nous, appareils politiques de les accueillir. Pas en l'état, nous ne serions pas à la hauteur. C'est à eux, nous avec eux, ensemble de construire le cadre de l'engagement. A tous, Céline, Laurie, Laura, Maxime, eden, Lisa, Farès, Omar, tous les comédiens de la Cage, merci pour cette rencontre exceptionnelle. Dans le Val de Marne, à Nice, à la Courneuve, oui, les frontières tombent, grâce à vous. 

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Enfin, je voulais vous parler de Zohra Bitan. Celle grâce à qui cette histoire s'est écrite. Voilà, Zohra, vous nous avez tous émus.  Je vous recommande à tous son livre : Sur la route du Pays merveilleux, conte sur la banlieue. Ed. Société des Ecrivains. Merci pour cette très belle soirée qui restera gravée là.

Commentaires

Beau parallèle des deux réalités en mouvement.

Bravo d'être toujours sur le terrain dans ton 13e. Le web est vraiment le témoin de la France qui se réveille.

La vague électorale monte. Toulouse marquera étape dans la rénovation du pays. On se souviendra que c'est là qu'il a annoncé l'apparition des nouveaux visages, symbole des temps nouveaux. L'espoir est grand.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

Super !

Il faut laisser la place aux jeunes, plus les préparer, les former, et passer le relai des commandes, les jeunes sont l'assurance vie des anciens !

Pierre Erol GIRAUDY.
http://www.martinegiraudy.fr

Écrit par : EROL | 06 mars 2007

Il faut laisser "PLUS DE" place aux jeunes et aux femmes non ? imposons un meilleur équilibre car il y a trop de vieux hommes en politique mais ne nous trompons pas de combat. Il y a assez de clivages mal placés pour en créer des inutiles.

Écrit par : Jérôme | 06 mars 2007

ça y est, c'est fait! Les 20% d'intentions de vote ont été dépassées hier par François Bayrou. Ce sondage m'étonne tout de même car plus j'en parle autour de moi et plus je me rends compte que les votes vont beaucoup en direction de Monsieur Bayrou. Bref: soit je suis entouré de centriste, soit ce sont des intentions de votes non fondées. Cependant vu les discours que les gens tiennent autour de moi, je pense que ce sont bien plus que des intentions. N'y aurait-il pas plus de 20% ?

On verra bien dans quelques temps et comme chacun le sait, il ne faut pas prendre ces sondages comme des vérités, donc continuons à parler autour de nous, du programme, des idées, du changement etc...

Merci Quitterie pour ce blog que je suis avec attention, toutes mes félicitations ;)

Ben

Écrit par : Ben | 06 mars 2007

Place aux jeunes et aux femmes? Tu vois Quitterie, le ministère approche! :)

Écrit par : So | 06 mars 2007

Faut-il en conclure que si François Bayrou, n'était pas élu en 2007, nous n'aurions aucune chance de le voir candidat en 2012 ? Place aux jeunes ? Ou bien exonère-t-il la fonction suprême de ce souhait ... en voie de banalisation tant il rabaché et, rabaché et, rabaché ... !

Écrit par : Philippe L. | 06 mars 2007

@ Philippe L

Soyez beau joueur. La France veut de nouveaux visages, la vague électorale qui monte est celle du changement en profondeur. Bayrou dit : "je changerai le personnel politique de génération et de profil". Tout ça est logique. Et comme ça rejoint le combat personnel de Quitterie et toute la thématique qu'elle développe depuis des mois, il est aussi logique qu'elle s'en réjouisse (et d'ailleurs, qu'elle en bénéficie).

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

@So : salut toi, yes yes un ministère avec un vrai jeune trop top non?
@Jérome : tout à fait d'accord tout est dans l'equilibre et dans le depassement des clivages

Écrit par : virginie | 06 mars 2007

@ virginie : dépassement ou déplacement des clivages ? Lire l'article de mon coblogueurs ici et les commentaires !! Les clivages sont nécessaires. Ceux d'aujourd'hui sont simplement obsolètes.

Écrit par : Jérôme | 06 mars 2007

ah ben le lien n'a pas fonctionné donc c'est ici : http://touvabien.typepad.com/touvabien/2007/03/clivage_ingrat.html

Écrit par : Jérôme | 06 mars 2007

Les clivages sont essentiels ? S'ils doivent obérer la liberté de l'intelligence, ce n'est pas sûr. Ils créent autocensure et discipline formelle, les clivages.

Je dirais plutôt qu'ils sont contingents.

Mais un programme, pour être pertinent, doit être déclivé.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

Très belle phrase de Bayrou. Il n'a plus qu'à le faire ! :-)

Écrit par : Axel | 06 mars 2007

De toutes les façons, bientôt et avec le boulot qu'il y a sur la pile pour changer le monde de demain-on-s'ra-tous-des-frères : il faudra, en préalable, que chaque ministre soit jeune juste pour tenir la course de fond sans être en prise avec la pharma des trouilles-de-secours.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

L'événement non-événement qui a enterré la société des dépassés, c'est le passage de Glucksmann de Sartre vers Sarkozy.

Ce ne semble même plus de l'ordre de la feintise ou de la trahison, mais d'un effacement du monde ancien.

Tout est désormais possible, puisque Camus a renversé Sartre, par-delà son tombeau même.

On a enfin tué le père autoritaire et despotique mensonger. Et d'aucuns, en philosophaillons, pris de la dernière folie se sont vitement réfugiés dans les bras carnassiers de Sarkozy : le futur ancien mieux-placé pour la Présidentielle.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

Nous voulons Quitterie Delmas Ministre de la Culture, c'est ici :

http://www.centpapiers.com/spip.php?article1281

DW

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

Le pire dans tout cela, c'est que François Bayrou n'a pas changé, le consensus dégoulinant de ses militants qui aiment tout le monde (beurk !) C'est juste parce qu'on vous le vend mieux, c'est juste une affaire de comm' et de marketing !!! Vive la démocratie des sondagières et les médias tant décriés par ce même François Bayrou quand il n'y était qu'une ombre fugace et insipide... maintenant il s'en gargarise et se sent pousser des ailes, bientôt au Zénith de Paris, vous allez faire un malheur ...

Écrit par : elsa | 06 mars 2007

@ Demian

J'ai du mal à comprendre les "intellectuels" ou autres philosophes qui rejoignent le camp Sarkozy, n'est-il pas en effet de leur devoir de contester cette montée en puissance d'un néo-absolutisme? Où se trouve l'héritage de Chateaubriand, lui qui avait osé s'élever contre les ambitions de Napoléon, ou bien encore celui de Hugo qui s'érigea avec force et conviction contre Napoléon III? (Même gracié, il préféra rester en exil et donner vie aux Marius, Cosette... devenus les personnages classiques par excellence de notre littérature Républicaine) Où est passé le courage de Zola, lui qui avait osé Acccuser une République avilissante et décadente? Où sont terrés les Voltaire, les Balzac, les Stendhal, les Truguet, les Sartre, les Camus et autres vrais penseurs du bien commun, je vous le demande? Les philosophes aujourd'hui sont devenus des publicitaires nourris au consumérisme et gavés à la médiocrité culturelle. Ils se sont abaissés au simple rang de courtisans, sachant plier le genou, courber l'eschine et embrasser des valeurs qui ne sont plus celles de la Démocratie. Ô malheur ces cerveaux censés conduire nos âmes impies vers les hautes sphères de la vertu et sublimer l'éveil de l'humanité semblent déjà avoir été labellisés !

Écrit par : Michaël | 06 mars 2007

@ Michaël
Bonjour, je partage tout à fait ton incompréhension... néanmoins... cela a toujours été une des grandes spécialité des intellectuels, lorsqu'ils se piquent de politique, que de se jeter dans la gueule des plus mauvais princes. Quelques exemples :
- Lorsqu'au milieu des années 30, Heidegger se rend compte de l'incroyable bêtise qui l'a poussée à s'engager auprès du parti nazi, un des ses collègue lui glisse : "Alors, vous êtes revenu de Syracuse ?..." Allusion à Platon qui s'était compromis auprès du tyran Denys Ier. C'est dire si c'est une vieille histoire.
- Sartre, philosophe de l'engagement par excellence, est aussi celui de certains mauvais combats. Les maoïstes, qui l'instrumentalisaient autour des années 70-72, le désignait avec mépris sous le nom de "démocrate", c'est-à-dire ces intellectuels qui se drapent des vêtements de la révolution sans la radicalité qui va avec.
- Foucault, immense penseur, s'est aventuré à se réjouir de la révolution islamique de Khomeïni en 1979, sous prétexte que le pouvoir revenait au peuple.
- Deleuze, dont les intuitions géniales ne sont pas à rappeler, en avait une moins brillante lorsqu'il faisait d'Arafat un mythe vivant, alors qu'il nuisait considérablement à son peuple.

J'aurais une foule d'autres exemples... loin de moi l'idée de hisser Glucksmann ou Bruckner au niveau des géants de la pensée cités plus haut. Mais si l'erreur est humaine, l'aveuglement politique semble être l'apanage des intellectuels.

Écrit par : Ophir | 06 mars 2007

@ Michaël et Ophir,

C'est une lente descente qui s'est opérée dès le conflit entre Camus et Sartre.

Camus avait levé toute illusion sur le marxisme-léninisme soviétique et il l'a probablement payé de sa vie. Car je rappelle qu'il est mort un jour de plein soleil sur une droite sans aucune raison d'aller mourir contre un arbre, et sans témoin forcément.

Mais, c'est un peu ce que Glucksmann nous joue au naturel, quand il va lentement faire épaule à Sarkozy contre tous les principes qu'il a soutenus comme un culte à Sartre. Ces philosophes sont sur un grand pied de se suicider moralement. Et pour de simples raisons confessionnelles, alors qu'ils prétendaient légitimer leur pensée au-dessus des confessions.

C'est le retour du religieux, qui serait de bonne saison, s'il était un peu plus avoué, après ce refoulement contraignant. Tout le temps qu'il fallut pour que ces philosophes désenchantent le monde.

Désormais, il y faut des personnes qui sachent à nouveau croire en un idéal, pour réenchanter le monde. C'est pourquoi on peut y voir un fait de génération qui tourne. Car les vieux se sont trompés, et les jeunes ne se sont pas encore trompés : c'est donc leur prime avantage. Et ils doivent s'en saisir pour prendre les postes utiles à leur politique de ces changements réenchanteurs et aussi rénovateurs.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

Bonjour Virginie
Bonjour Quitterie

C'est génial que FB revendique la place des femmes jeunes en politique, ça nous changera des hommes vieux.

Voici quelques exemples à étudier pour aller plus loin et plus haut dans la sphère du pouvoir :

http://www.linternaute.com/femmes/carriere/0511femmes-politique/diaporama/6.shtml

Présidente de l'Irlande
Mary McAleese est née en 1951 à Belfast, au cœur de l'Irlande du Nord. Après des études de droit, elle entre au barreau de Dublin et devient professeur de droit et de criminologie à l'université. Elue en 1997 Présidente de la République, cette activiste catholique souhaite la réunification des deux Irlande. Elle milite ardemment pour que la discussion sur l'ordination des femmes soit ouverte. Selon elle, les prêtres "feraient mieux de brancher leur appareil auditif". Elle a été journaliste à la radio, directrice d'une chaîne de télévision irlandaise, ou encore directrice de la compagnie d'électricité d'Irlande du Nord. C'est la seconde femme Présidente d'Irlande, après Mary Robinson, devenue aujourd'hui Haut Commissaire des Nations Unies.

Présidente de Lettonie
"A personnalité exceptionnelle, traitement exceptionnel...". C'est ainsi qu'a été accueillie Vaira Vike-Freiberga par le Président du Sénat français Christian Poncelet, en octobre 2002. Elle est l'une des rares personnalités étrangères à avoir été reçue par cette haute assemblée. Née en 1937 en Lettonie, elle a fait ses études entre l'Allemagne, le lycée français de Casablanca (Maroc), et Toronto (Canada). Professeur de psychologie expérimentale, elle étudie les processus de la mémoire et l'influence des drogues sur le comportement humain. Elle devient la présidente de la République lettone en 1999. Elle est nommée au "Conseil Mondial des Femmes Dirigeantes" de l'université de Harvard. Promotrice de la francophonie dans le monde, elle a écrit le "Dictionnaire des mots les plus fréquents du Français".


**
Vous les femmes
by Julio Iglésias
Vous les femmes, vous le charme
Vos sourires nous attirent nous désarment
Vous les anges, adorables
Et nous sommes nous les hommes pauvres diables

Avec des milliers de roses on vous entoure
On vous aime et sans le dire on vous le prouve
On se croit très forts on pense vous connaître
On vous dit toujours, vous répondez peut-être

Vous les femmes, vous mon drame
Vous si douces, vous la source de nos larmes
Pauvres diables, que nous sommes
Vulnérables, misérables, nous les hommes

Pauvres diables, pauvres diables ....

Dès qu'un autre vous sourit on a tendance
A jouer plus ou moins bien l'indifférence
On fait tout pour se calmer puis on éclate
On est fous de jalousie et ça vous flatte

Vous les femmes vous le charme
Vos sourires nous attirent nous désarment
Pauvres diables que nous sommes
Vulnérables, misérables, nous les hommes

Pauvres diables, Pauvres diables, Pauvres diables

**
Combien d’intellectuels la France compte-t-elle ?

Bernard-Henri Lévy,
Pierre Rosanvallon,
Alain Finkielkraut,
Max Gallo,
André Glucksmann,
Alain Minc,
Pascal Bruckner.
Michel Onfray

où sont les femmes ??? avec leurs gestes pleins de Charme ...

http://emma-en-ligne.forumactif.com/Actualites-politiques-et-sociales-francaises-c3/Les-medias-f30/Y-a-t-il-jamais-eu-d-intellectuel-de-droite-p183284.htm

**
Elles portent un blouson noir
Elles fument le cigare
Font parfois un enfant
Par hasard !
Et dès que vient le soir
Elles courent dans le néant
Vers des plaisirs provisoires

Où sont les femmes ?
Avec leurs gestes pleins de charme
Dites-moi où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les femmes ?
Qui ont des rires pleins de larmes
Auraient-elles perdu leur flamme
Flamme, flamme, flamme, flamme
Où sont les femmes ?

Elles ne parlent plus d'amour
Elles portent les cheveux courts
Et préfèrent les motos aux oiseaux
Elles ont dans le regard
Quelque chose d'un robot
Qui étonne même les miroirs

Où sont les femmes ?
Qu'on embrasse et puis qui se pâment
Dites-moi, où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les femmes ?
Qui ont ces drôles de vague à l'âme
Qu'on caresse et puis qui planent
Planent, planent, planent, planent
Où sont les femmes ?

Où sont les femmes ?
Qui vivent au bout des télégrammes
Dites-moi, où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les femmes ?
A la fois si belles et si pâles
Aux yeux qui traînent et qui flânent
Flânent, flânent, flânent, flânent
Où sont les femmes ?

Avec leurs gestes pleins de charme
Dites-moi où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les femmes ?
Qui ont des rires pleins de larmes
Auraient-elles perdu leur flamme
Flamme, flamme, flamme, flamme
Où sont les femmes ?
Où sont les femmes ?
Où sont les femmes ?
Où sont les femmes ? ......
http://www.paroles.net/chansons/19483.htm
**
à plus

Écrit par : julien94 | 06 mars 2007

@ Ophir et Demian West

L'intellectuel a pour fonction l'intelligence : sa mission est dans son nom.

Sartre fut d'abord un écrivain. La clef de l'homme, c'est son autobiographie : "Les Mots". Cet écrivain est devenu philosophe par un enchaînement de causes et d'effets. Il a isolé un concept et a décliné ce concept dans d'indigestes traités, puis dans de magnétiques pièces de théâtre, et enfin par toutes les voies de l'écriture. Il a voulu suivre la trace des anciens. Il s'est trompé souvent, mais pas toujours. L'histoire rendra justice à l'écrivain et à ses intentions.

Foucault s'est trompé par antiaméricanisme, sans doute. Et n'oublions pas que la religion musulmane, notamment dans son visage de sagesse soufiste, a longtemps été très populaire dans les milieux intellectuels français.

Deleuze avait raison : Arafat était un mythe, dont la carrière fut d'abord une traînée de sang, puis une traînée de poudre, et enfin une traînée de poussière. Les principaux mythes historiques sont Alexandre, César, Napoléon. Que l'on me dise lequel des trois a versé le plus de sang, le concours est ouvert. Je crois que c'est Napoléon. Arafat est un mythe qui s'est trompé comme Alexandre est allé trop loin, comme César a eu tort de faire confiance à ses amis, comme Napoléon n'a pas compris qu'il ne devait ses victoires qu'à la supériorité tactique de son armement. Arafat est un mythe, tant pis, il faut faire avec. De toutes façons, le temps des mythes est passé, dans cette région, celui de la paix et des gens qui y vivent doit venir.

Et c'est bien là que la culpabilité des intellectuels devient patente.

Quel est donc l'homme de l'intelligence qui peut prêcher la guerre ?

Sans doute aurions-nous dû la faire plus tôt contre Hitler, cette guerre. Sans doute.

Mais l'Iran d'aujourd'hui est-il comparable à l'Allemagne hitlérienne ? Certainement pas. Et ceux qui prétendent le démontrer n'y parviendront pas. L'Allemagne était une grande puissance européenne restaurée, réarmée, appuyée sur une technologie de très haut niveau et sur une population nombreuse et dure à la tâche. Une puissance redevenue mondiale.

L'Iran est puissance moyenne régionale.

Région sensible, il est vrai, notamment pour tous les amis des Juifs israéliens, dont je suis. Mais région quand même.

Écraser militairement l'Iran ne pose aucun problème technique. Les Iraniens sont plus nombreux que feus les Irakiens, leurs installations mieux protégées, mais ce ne serait qu'une question de temps. Quelle est leur capacité de nuire ?

Aucune.

Vont-ils envahir le Pakistan ? Ridicule. L'Afghanistan ? Absurde. Les vassaux de la Russie ? Bouffon. L'Irak ? Ils l'ont tenté pendant dix ans, contre un peuple moins nombreux qu'eux, armé il est vrai par l'occident (mais ils l'étaient aussi), et ils n'y sont pas parvenus.

Autrement dit, un bombardement sur l'Iran s'appellerait une expédition punitive comme aurait dû être qualifiée l'opération irakienne.

Et pourquoi le ferait-on ?

Officiellement, pour protéger Israël contre la bombre atomique iranienne. C'est oublier qu'aucun État doté de la bombe ne s'en est jamais servi depuis que les États-Unis en ont démontré l'horrible efficacité en 1945.

Oui, le très grand paradoxe de la bombe nucléaire, c'est que c'est l'instrument de paix par excellence : un pays doté de la bombe est sûr qu'on ne viendra pas l'ennuyer chez lui. Pourquoi, par quelle folie, irait-il risquer de perdre sa tranquillité en allant envahir ses voisins ? C'est absurde et le prétendre n'est qu'un mensonge.

Un mensonge orienté : il s'agit pour les États-Unis (du moins une certaine classe politique américaine) de punir un pays désobéissant. Car c'est ainsi que l'on raisonne là-bas dans les milieux boutefeux : obéissant ou désobéissant. Références patriarcales.

La guerre que les marchands de canons (et de pétrole) américain veulent n'est donc sainte que pour leur conception verticale du monde.

Israël est ainsi pris en otage par les boutefeux.

Que l'on se souvienne que durant des années, lorsque la guerre froide agonisait, il y avait un pays qui continuait à tisser des liens avec des États parias (Afrique du Sud, Chine populaire, Iran). Et aujourd'hui, on en serait tombé à une guerre ? Par quelle sottise ?

Parce qu'Israël, du point de vue des extrémistes islamistes, incarne les États-Unis au Proche Orient, pour eux c'est une colonie occidentale.

Donc si l'on veut défier l'Amérique, à qui s'en prend-on ? À Israël. Prise d'otage d'un peuple qui mérite pourtant de vivre en paix.

C'est d'autant plus absurde, cette attitude des extrémistes, que la politique de Sharon, si désagréable qu'elle ait été dans ses symboles, a permis de rompre les spirales de violence entre Palestiniens et Israéliens. Une véritable volonté de paix s'y est manifestée. Sharon avait compris qu'en Orient, les paroles peuvent s'éterniser, seuls les actes ont un sens. Il a donc tracé une ligne, puis il a ajouté "et maintenant, négocions". La paix s'est faite de facto en attendant une consécration juridique qui suppose une délimitation approuvée des deux camps. Bien sûr, les Palestiniens au pied du mur ont d'abord résisté comme des enragés, mais la raison l'emporte progressivement chez eux comme ailleurs. La paix viendra.

Alors ? Que resterait-il de la menace iranienne ? La perspective d'envoyer une bombe ailleurs signifierait la destruction immédiate et automatique de leur pays. Le feront-ils ?

Ils le feraient s'ils étaient fous. Ils ne le sont pas, disent les observateurs.

Alors, soyons sérieux et cherchons la paix.

Car le traité de non prolifération nucléaire, s'il a la limitation du nombre d'États dotés de l'arme atomique pour but avoué, deviendrait un instrument de tyrannie si la lecture de son texte aboutissait à un simple accord d'oligopole des États qui ont déjà la bombe et qui veulent empêcher d'autres de l'acquérir pour conserver leur position préééminente.

Le traité de non prolifération a la paix pour but et non la conservation des positions internationales acquises.

Or Sarko, pour y revenir, est celui dont les amis marchands de canons sont dans le camp de la guerre, celui dont les amis ultraconservateurs américains veulent la guerre, celui dont les amis quels qu'ils soient veulent la guerre.

Et c'est pourquoi il est si ahurissant de voir aujourd'hui des intellectuels s'agenouiller au pied de son trône qui vacille.

Car s'il n'y a pas de fatalité de la guerre, soutenir un candidat qui la veut revient à la prêcher. Et un intellectuel qui appelle au meurtre, c'est un scandale monstrueux.

J'ai rencontré Bruckner dans plusieurs circonstances (dont une d'ailleurs assez cocasse). Ce n'est pourtant ni un salaud, ni un boutefeu. Il est atlantiste, opposé aux théories sur le déclin de l'occident, mais je n'ai jamais entendu aucun appel au meurtre dans sa bouche.

Je crois qu'en fait, les intellectuels d'aujourd'hui, comme les militaires de 1935 préparaient la guerre de 1914 au lieu de celle de 1940, se réfère à des schémas périmés et que c'est la raison profonde leur actuel engagement, à moins que des raisons plus prosaïques ne consacrent (et expliquent) leur suivisme.

Je crois qu'ils se trompent, mais soit de bonne foi (ils sont alors encore plus bêtes que méchants, ce qui est tout de même gênant pour des repères de la pensée), soit par intérêt matériel.

Cela étant, à titre personnel, la simple idée qu'un homme qui se réclame de l'intelligence se donne à un pouvoir qui prône la cruauté sociale me paraît une faute impardonnable, une trahison.

Heureusement, si l'on y regarde de près, on constatera que l'oeuvre de ces ex-Nouveaux Philosophes n'est pas toujours mal écrite, pas toujours sotte, mais qu'elle ne vole pas très haut, il n'y a pas grand chose à en retenir, c'est un aimable bavardage, rien de plus.

Je souhaite que la guerre soit évitée. Dans le cas contraire, ils porteraient leur part de responsabilité de centaines de milliers de morts inutiles. Devant l'histoire, ils en conserveraient les stigmates ineffaçables et ignominieux.

Si elle n'a pas lieu, il ne leur restera que leurs oeuvres et alors, la sanction sera bien plus terrible encore peut-être : la postérité les oubliera. C'est ma seule consolation.

PS : je signale qu'il est inexact de dire que Bruckner soutient Sarko pour des raisons confessionnelles : il n'est pas juif. Ses alliances familiales l'ont rapproché de milieux en partie juifs, mais très éloignés de la pratique religieuse. Donc pas d'amalgame. Le déshonneur de Bruckner doit rejaillir sur sa seule pensée.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

"Notre élite ne vaut rien, mais nous ne devons pas nous en étonner, aucune élite ne vaut rien." Alain

Écrit par : Elsa | 06 mars 2007

@ Hervé,

La sagesse parlerait avec vos accents.

Peut-être vivons-nous assez vieux, désormais, pour que nos contradictions, inscrites au-dedans de nos organes mêmes, se laissent aller à parler par nos bouches faussement philosophiques.

La raison est un vernis organique qui ne tiendrait pas plus d'un demi-siècle.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

J'ajoute deux chose au sujet des Juifs, puisqu'une petite polémique naît en ce moment à propos de certaines phrases de Raymond Barre :

On va tenter de diaboliser Bayrou sur ce thème, mais plus on le diabolisera, plus il montera, ce sera encore un peu plus de nourriture pour sa vague.

Il n'a de leçon à recevoir de personne en ce domaine.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

Quitterie et Virginie, je viens parler d'un tout autre sujet, dont j'aimerais qu'il ai votre soutien...il s'agit du blogueur Egyptien emprisonné ( Le Monde viens de faire un papier, L'Huma en a parlé il y adéjà un moment et à l'étranger il y a des pétitions lancées sur la toile et médias tradi) en France il n'y avait pas d'appel à la solidarité avec ce blogueur et si en moins d'une semaine l'appel initié par Christophe Girard et relayé par moi a un certain
écho (soutiens de journalistes, de blogeurs et autres) je suis certain que votre soutien serait un plus pour sensibiliser d'avantage de blogeur, donc merci par avance et ci-dessous texte:


http://appelpoursouleiman.over-blog.com/

Appel pour Kareem Amer (Souleiman), blogueur emprisonné en Egypte
Le 23 février le journal Libération écrivait qu"un blogueur égyptien avait été condamné la veille par le tribunal d'Alexandrie à quatre ans de prison pour avoir "insulté" l'islam et le président égyptien Hosni Moubarak, sur internet. Kareem Amer (Abdel Karim Souleiman), ancien étudiant en droit d'une vingtaine d'années, est le premier blogueur à comparaître devant un tribunal en Egypte. Incarcéré depuis novembre à cause de huit articles, il avait affirmé que l'université Al Azhar, autorité de la communauté sunnite au Caire, diffusait des idées extrémistes et avait comparé le président Moubarak à un "pharaon". Les organisations des droits de l'homme en Egypte et des blogueurs membres de l'opposition craignent que la condamnation ne porte atteinte à la liberté d'expression sur l'Internet "seul espace de liberté dont nous disposons" affirme l'un des blogueurs.

J'appelle à lancer sur Internet un mouvement de solidarité pour Kareem Amer (ABDEL KARIM SOULEIMAN) victime d'oppression et d'atteinte à la liberté d'expression. Christophe Girard


Vous pouvez laisser votre soutien à Kareem Amer (Souleiman) par commentaire ou par mail: appel_pour_souleiman@yahoo.fr


Vous pouvez, aussi, faire un article sur Souleiman sur vos blogs ou inciter d'autres blogs et autres médias à en parler ou mettre en place autres idées de soutiens...


Agir pour lui, c'est agir pour la liberté.

Écrit par : Ivannoui | 06 mars 2007

@ Hervé,

Sur le fond, les derniers jours de la campagne présidentielle se joueront sur ce mode confessionnel avec des manoeuvres les plus basses et embrouillées. Et, il faudra bien y voir des ruades sarkozystes, qui se retourneront contre leurs quartiers moins généraux qui les auront lancées.

Sarkozy la joue trop confessionnelle pour gagner le plus large assentiment des Français. C'est étrange comme ceux qui affirment vouloir gagner, se jettent, dans le même temps, vers la plus sure défaite.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

@ Demian West

Il ne reste plus que certains réflexes ultracommunautaires à Sarko. Tout le reste de son électorat l'a déjà fui. Et j'ai vu même des Juifs communautaires qui s'apprêtent à voter Bayrou quelles que soient les déclarations de Barre sur le passé et celles de Bayrou contre les communautarismes. Alors...

Ca n'arrêtera pas la vague.

Ce qui fait gagner Bayrou, c'est sa volonté si souvent rappelée avec conviction par Quitterie de cesser d'opposer les gens les uns aux autres, sa volonté républicaine en somme.

@ Ivannoui

Merci de l'info. La liberté n'est pas divisible.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

@ Hervé,

Comme vous, je ne m'étonne guère de constater que la plupart de mes connaissants et mes proches sont ralliés au vote pour Bayrou, comme s'ils y pensaient depuis longtemps.

Et que toutes les manoeuvres des leaders du bi-partisme seraient à vocation de cacher, encore un peu de temps, cette réalité qui semble bien plus vaste que les résultats des sondages le disent, quand ils la rejoignent pourtant chaque jour.

Je trouve que l'assurance, de la force même de cette vague qui s'en dégage, réside justement dans cette ferme décision de voter Bayrou, que les gens auraient prise et sans qu'ils y aient été menés par d'autres voies que leurs réflexions personnelles : ce qui paraît la plus solide assise pour la fiance et la créance qui assure les victoires.

Écrit par : Demian West | 06 mars 2007

@ Quitterie

Au sujet des structures partisanes qui ne sont pas à même actuellement de recevoir les groupes dont tu parles, c'est vrai et tu as raison, vivement le parti démocrate, mais il ne faut pas jeter la pierre sur la vieille UDF : n'oublions pas que pendant près de dix ans, elle a été le seul drapeau de Bayrou. Jeanne d'Arc, au sacre du roi Charles VII (je sais qu'on est en république, pas de panique) apporta sa célèbre bannière et elle l'inclina devant le roi. On lui demanda pourquoi elle avait apporté ce drapeau. Elle répondit :

- Il a été à la peine, il est juste qu'il soit à l'honneur.

L'UDF est ce drapeau. Au moment de créer plus grand, ne lui soyons pas ingrats.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

Quitterie j'espère que tu verras ce commentaire, j'ai répondu sur mon blog à ton article sur l'engagement, si ça t'interesse!

Écrit par : Morgan | 06 mars 2007

Au sujet de Raymond Barre, cet après-midi lors de l'enregistrement de l'émission Esprit-libre animé par Guillaume Durand (diffusée Vendredi soir): Bayrou dit : ce sont des propos qui me rende triste, surtout de la part de quelqu'un que "j'ai aimé".

Écrit par : Michaël | 06 mars 2007

J'avoue que je préfère ça.

Écrit par : Hervé Torchet | 06 mars 2007

@ Hervé,

Je signe des deux mains la quasi-totalité de ton (long et riche) commentaire.
A bientôt sur cet espace.

Écrit par : Ophir | 07 mars 2007

@ Hervé,

Je signe des deux mains la quasi-totalité de ton (long et riche) commentaire.
A bientôt sur cet espace.

Écrit par : Ophir | 07 mars 2007

@ Hervé,

Je signe des deux mains la quasi-totalité de ton (long et riche) commentaire.
A bientôt sur cet espace.

Écrit par : Ophir | 07 mars 2007

@ Quitterie

Je viens de lire ton texte sur le blog de la présidentielle. Il est excellent.

Écrit par : Hervé Torchet | 07 mars 2007

@Morgan : bravo pour ce billet, un vrai bol d'air frais et cette campagne en a bien besoin ,;-)

Écrit par : virginie | 07 mars 2007

Bonjour Virginie, Quitterie

Petit retour d'un café débat hier en Banlieu Sud Rouge (Choisy) :
Le logement
Les emplois et les banques
le handicap
les maisons d'accueil pour personnes agées
l'emploi des jeunes
les minima sociaux et le niveau du SMIC
la politique au moyen orient iran, israel palestine
la television

à plus

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http://udf-choisy-creteil-orly.blogspot.com/index.html

Écrit par : julien94 | 07 mars 2007