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« Invitation d'Aujourd'hui Autrement : "Peut-on changer la politique pour demain" | Page d'accueil | Prix Edgar Faure 2008 : le prix du livre politique de l'année. A vos critiques ! »

17 novembre 2008

Un député tue [sa femme] ex-compagne et se suicide.

Les politiques sont des êtres humains comme les autres. Forts et vulnérables comme les autres. Bons, brillants, dévoués, responsables, et pour une minorité, comme dans la population, hautains, dépressifs, fraudeurs, assassins, comme les autres hommes. Des êtes humains capables du pire comme du meilleur. Avec en plus, un environnement dans lequel tout est exacerbé : haines, passions, adrénaline, rapports de force, combats, luttes, fraternité, espérance, conquête du pouvoir.

Un député a assassiné [edit] 18/11 :sa compagne (femme) et s'est ensuite donné la mort. Je pense à leur[s] famille[s]. A leurs souffrances du passé et à leurs souffrances actuelles. [A leurs enfants]. Aux enfants de cette femme. Au fils du meurtrier.

Sans faire un lien direct, je voudrais parler avec vous de la spirale infernale de l'engagement en politique et de l'engagement publique. Savez-vous ce que nos institutions et nos partis imposent à ceux qui ont signé  ?

Savons-nous par nos votes ce que nous imposons à des femmes et à des hommes que nous n'accepterions jamais pour nous même.  Comprenons-nous bien pour quelles logiques nous votons ?

Vous me direz, ils l'ont choisi, ils l'ont cherché. Oui. Mais savez-vous ce que l'engagement politique implique comme sacrifice de vie familiale, de vie  professionelle et amicale ? Pour être investi, que de temps passé en réunions, de grenouillage, des soirs et des week-end à s'écouter parler, s'entredéchirer, toutes les élections internes, à tracter pendant des années, le nombre de déceptions, de coups de poignards dans le dos, des amours d'un jour et des trahisons de toujours, de quoi rendre névrosée à vie la personne la plus équilibrée qui soit au départ. Je passe rapidement sur les concessions, les compromis, les "dossiers", les réseaux de l'ombre, les passages de la ligne jaune en terme de légalité... qui préparent de mauvais responsables politiques, abimés, aigris, parano, filous... Avant même d'exercer leur devoir vis à vis de leurs électeurs, ils ont appris à ne plus aimer, à ne plus respecter. A penser à eux et à leur survie, plutôt qu'aux autres. Ils ont confondu (pas tous, évidemment, mais une partie) servir la société et se servir, exister eux-mêmes, maintenir leur raison d'être sociale (maintenant qu'ils sont connus dans la région), et puis les ors de la république forcément, ... c'est valorisant.

Le responsable de cette spirale infernale : la professionnalisation de la politique française, sa longévité pathétique, ses enjeux personnels de vies qui dépassent complètement le sens de l'intérêt général, le cumul des mandats, qui font qu'on gagne un siège pour en maintenir un autre. Qu'au lieu de former ses successeurs et faire vivre par delà son destin personnel sa vision politique, ses valeurs, on se protège de tout ce qui pourrait ressembler à une concurrence. Le fameux nivellement par le bas. Les meilleurs de la société civile sont déjà partis au bout de 3 réunions dans les partis, ils n'ont pas la patience, et je les comprends.

Les places sont trop chères aujourd'hui en politique car elles sont trop rares. Il faut "tuer" et évincer les autres pour y arriver. Une fois qu'on y est, au bout de dizaines d'années et qu'on a tout sacrifié, on se dit qu'on a bien mérité de rester, un peu, beaucoup... 30 ans, 40 ans. Tout a été organisé et pensé en fonction du calendrier électoral, des célébrations, les matchs de foot  pour être vu de ses électeurs, pour maintenir son statut et gagner la prochaine étape, on fuit sa vie, on fuit sa famille, on fuit ses amis.

Nos parlementaires et nos représentants sont élus 20 ans de suite, ils n'ont plus que cela dans la vie. Le jour où ils perdent, c'est toute leur vie qui s'effondre. Le nombre de fois où j'ai entendu "mais qu'est-ce que je vais faire après, c'est toute ma vie, je ne sais rien faire d'autre".

Je ne crois pas que ce soient les femmes et les hommes engagés qui sont mauvais, pas plus que ne l'est la nature humaine, je crois que c'est le système qui les brise, qui les change. Et le système, c'est les femmes et les hommes qui le construisent, ce sont les électeurs qui le font perdurer.

Voilà, je suis furieuse parce qu'il y a une double conséquence terrible à cette longévité politique et à ce satané cumul des mandats, et on le  SAIT et ON NE FAIT RIEN : l'incapacité pour des citoyens volontaires de s'engager au service de la société, des générations nouvelles portant des idées nouvelles capables de sortir la France de sa léthargie, et de redonner du sens à la DEMOCRATIE REPRESENTATIVE. A la place de cela, notre représentation actuelle nous fait nous détourner de l'action politique et provoque un sentiment de révolte, prouvé mille fois vis à vis d'une classe politique corporatiste et qui ne représente plus qu'elle même (CPE...), plus occupée à voter son système de retraite et des budgets de fonctionnement chaque année plus conséquents (alors que notre pays traverse une crise monumentale qui appellerait à l'exemplarité en premier lieu des responsables publiques) qu'à décider ensemble des solutions pour faire face à ces même montagnes.

La deuxième conséquence est le naufrage personnel d'élus incapables de sortir de la spirale infernale induite par nos institutions et les pratiques de nos partis. Nous sommes gouvernés par des personnes qui sont fragilisées psychologiquement par ce qu'elles ont à subir et à vivre. Cela les atteint irrémédiablement dans leurs consciences et leur comportement pour atteindre leur objectif, qui n'est, jamais au grand jamais, celui de départ.

Réfléchissez, réfléchissons à ce que nous voulons vraiment pour nous, pour nos vies, nos équilibres, pour nos représentants. Dans notre politique française, il y a trop d'enjeux vitaux. Ils deviennent strictement personnels. Quel orgueil, quel égocentrisme de penser qu'on est le seul à pouvoir agir, changer la donne pour son pays. Quel faux semblant, quelle mauvaise excuse pour empêcher d'autres d'accéder aux responsabilités... Quel gâchis humain. Que de forces nous nous privons. Que d'êtres malheureux nous créons.

Je les plains d'être prisonniers de leur système, ils seraient adulés encore, mais les Français se méfient d'eux, en majorité leur en veulent, ils n'ont plus confiance dans leur capacité à répondre aux enjeux. Tout ça pour ça. Finir sa carrière sur un échec, parce que vous n'avez pas réussi à décrocher.

L'engagement politique c'est toute la vie, je parle de l'engagement citoyen. Les responsabilités politiques, c'est un temps que  l'on donne volontairement à la société, un temps qui doit être court pour être sain, incorruptible, tourné vers l'action et non le clientélisme.

Et même pendant ce temps court, il faut garder les pieds sur terre. Garder l'équilibre, coûte que coûte.  C'est dur, parce que c'est lutter contre soi même. Je le sais, parce que je l'ai vécu. Dans une moindre mesure, mais cette spirale là vous mange. Il faut lui faire face et la refuser.

Notre pays crève de son manque de diversité en politique, de turn over, de nouvelles idées, de nouvelles pratiques. Il est tenu aujourd'hui par des corporatismes, des clans qui se tiennent par la barbichette des dossiers accumulés les uns contre les autres.

Je veux pour la société française le non cumul de mandats strict dans le temps et au MAXIMUM un mandat renouvelable une fois au même poste de responsabilité. Manifestement, et définitivement, c'est de la VIème république dont nous avons besoin.

Il faut arrêter le massacre. Pour eux, comme pour nous.

Commentaires

Yes we can. En avant pour la VIe, avec toi, Quitterie.

Écrit par : Hervé Torchet | 17 novembre 2008

Bravo pour ce texte !

Je n'avais jamais réussi à être totalement convaincu par le non cumul des mandats car le professionnalisme a aussi du bon, mais la description que tu fais là révèle bien les effets négatifs de la professionnalisation en politique. Je suis convaincu.

Merci !

Écrit par : Sylvain | 17 novembre 2008

Il y a une différence entre toi et le président de la république: Son action nourrit son action. Ton action nourrit ta réflexion.
Et celle-ci gagne tout naturellement en valeur.
Chapeau bas.


(J'étais allé en curieux, il y a un paquet d'années, à la réunion où Montebourg, dans une salle de l'Assemblée, avait lancé ses comités pour la sixième république, les fameux C6R. On ne sait plus trop ce qu'ils font, sans parler d'Arnaud... A nous la main, à présent, non? ;-)

Écrit par : GuillaumeD | 17 novembre 2008

Rien à rajouter.. Impeccable et implacable plaidoyer :)

Écrit par : marie laure | 17 novembre 2008

@Quitterie :

Excellente photographie de l'univers politique vue de l'autre côté de la barrière.

C'est à la fois très fin et très sincère

bravo !

Écrit par : Laurent H | 17 novembre 2008

Mouais. Vraiment pas convaincu par ton billet, Quitterie. Le problème, c'est que ce député est avant tout un assassin qui vient de tuer une femme (pas sa femme mais son amante, à ce que j'ai compris) et qui laisse deux orphelins. Certains savent perdre des élections sans péter les plombs, et même la plupart. Ce n'est pas le cas de cet homme.

Écrit par : L'hérétique | 17 novembre 2008

Superbe écriture encore une fois Quitterie, et très belle réflexion éclairée sur le non cumul.

Suivant le message de Laurent H: reste avec nous de l'autre côté de la barrière encore un petit moment :-) , mais pas trop longtemps, et viendra un moment où tu pourras transformer en actions positives toutes tes belles idées.

Quelques temps plus tard, tu reviendras parmi les tiens, famille et amis, à qui tu auras forcément beaucoup manqué.

Tu regarderas alors tout ça de ton oeil de citoyenne toujours très intéressé bien sur, mais tu auras fait ta part du chemin.

C'est tout ce que je te souhaite.

Écrit par : merlin_75015 | 17 novembre 2008

Je viens de faire une note sur mon blog pour témoigner, en écho de celle de Quitterie.

Écrit par : Hervé Torchet | 17 novembre 2008

Pas eu le temps de finir mon commentaire, mais je le complète : regarde Albertini à Rouen. Voilà quelqu'un qui a perdu tous ses mandats électoraux en moins d'un an. Il a très vite compris que son mandat de député était foutu en raison de la stratégie de Bayrou et du fait qu'il était en pleine terre de gauche.
Il a été ensuite largement battu aux municipales. Eh bien il a su tirer sa révérence avec élégance.

Pour revenir à notre député UMP, il s'est senti affecté parce qu'il se croyait irremplaçable. C'est sans doute pour la même raison qu'il a tué son amante qui voulait le quitter.

Son problème de base, c'est plutôt l'hypertrophie de son égo à tendance manifestement paranoïaque. A mon avis, la question, c'est de savoir plutôt pourquoi la politique attire ce genre d'individus...

Écrit par : L'hérétique | 17 novembre 2008

Je connaissais un peu JM Demange, il était député de la ville où je suis né. Certes, il avait été perturbé par sa défaite aux Municipales, c'est ce qui se racontait en ville. Mais...

Si les hommes politiques sont d'abord des hommes comme les autres, alors ce drame est d'abord celui de la violence conjugale et de la violence faite aux femmes.

Non Quitterie, la femme que JM Demange a assassiné n'était pas 'sa' femme et les deux enfants qu'elle laisse, de 12 et 15 ans, n'étaient pas 'ses' enfants.

Écrit par : Pierre S | 17 novembre 2008

Bien joli texte, je souscris pleinement et serait prêt à passer quelques semaines voire quelques mois d'engagement politique. J'ai simplement peur que pour faire passer cette idée de non cumul, il faille être aux commandes, que pour être aux commandes, il faille choisir un parti, qu'il faille coller des affiches, qu'il faille su*** le calife en place, qu'il faille ensuite comploter avec d'autres pour renverser le calife, qu'il faille ensuite se débarrasser de celles et ceux qui nous ont aidé à renverser le calife, notamment elle ou lui qui paraît vraiment plaire au plus grand nombre, qu'il faille du coup lui fabriquer une petite casserole, et en parlant de casseroles, ne peut-on pas faire un peu de cuisine avec ceux d'en face, qu'il faille alors sourire et serrer des mains qui suintent tout ce qu'on rejette, qu'il faille en un mot accéder aux commandes, j'y reviens... Bref qu'il faille 40 ans de carrière rondement menée avec un ou deux petits divorces, qu'il faille quelques parties de jambes en l'air partisanes, qu'il faille quelques décisions bien ajustées, juste de quoi remercier celles et ceux qui nous ont aidé à obtenir les commandes...

Ca fait beaucoup de failles tout ça, un jour ou l'autre, politique ou non, on croise un miroir, et là, soit on songe à briguer ce qui reste à briguer et on re-part pour un tour de présidentielle, soit on fait comme ce pauvre député, qui n'a de pauvre, sans doute que l'adjectif [procès d'intention gratuit - mes confuses], soit, allez, il reste le choix de poser des crochets sur les caténaires...

Promis, j'ai tenté d'y croire, mais c'est un peu trop votre monde pour mes frêles épaules émotives. Soyez bon.

Cordialement,

Écrit par : Tom | 17 novembre 2008

J'aime bien ce que tu dis toujours.

Je ne suis pas sure qu'on puisse expliquer le drame de M. Demange comme tu l'as fait toi-même, la vie et les choix des autres restent un mystère... On dit qu'il était fragile depuis son échec aux Municipales, il l'était peut-être déjà avant...

Mais il y a de très belles lignes sur la nécessité de la tête froide, la résistance à la spirale et le non-cumul.
Il y a aussi un moyen de "Garder l'équilibre, coûte que coûte": l'équipe, la solidité des liens qui nous relient, l'énergie que l'on met à se porter les uns les autres, à se soutenir, à se questionner, à débattre, le fait d'être en réseaux...

Pourrait-on imaginer que l'homme ou la femme politique de demain forgera un projet (qu'il ne reprendra pas en kit dans un manuel de prêt à penser à usage du militant instruit!) avec une équipe avant de s'autoproclamer homme ou femme de la situation et qu'ainsi il parlera non de sa voix de solitaire mais de celle de ses amis et soutiens rassemblés sous son nom? Ca se fait déjà parfois, ne noircissons pas le tableau...

La solitude de l'homme politique est propice au gonflement de son ego et à la dépression qui suit l'échec. Il faut rêver d'hommes et de femmes politiques pétris de la culture associative qui savent bâtir des projets, lancer les équipes sur leur réalisation, valoriser les compétences, garder un regard sur chacun et entendre la parole de tous...

Pour que le mouvement politique donne enfin une image de ce que pourrait être la société qu'il prépare... Un lieu où la personne est respectée et valorisée pour ce qu'elle peut apporter à la collectivité. L'homme ou la femme politique n'est que celui qui représente parce qu'il sait peut-être mieux s'exprimer ou qu'il a la qualité de la synthèse, mais il connait les idées de ceux qu'il représente et il les porte parce qu'il sait que la fonction qu'il occupe n'est qu'un service qu'il a choisi de leur rendre...

On se sent si seul parfois...Continuons à nous appuyer les uns sur les autres et renforçons les liens qui nous unissent pour que ni Quitterie, ni ceux qui se présenteront aux suffrages demain, ne se sentent happés par la spirale de la soumission politique malsaine... Défendons l'engagement citoyen!

@ Tom, si tu es tout seul, tu penses ça. Si on est ensemble, tu nous défends d'agir comme ça! Et je suis émotive aussi, crois-moi!

Écrit par : Mapie | 18 novembre 2008

Bravo pour ce billet et cette vision de l’intérieur de l’arrière cour de la politique, que vient très bien compléter la note d’Hervé Torchet sur sa propre expérience.

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Un des facteurs qu’il faut peut être ajouter pour expliquer la sclérose de l’univers politique français est la « prime aux perdants ». Aux Etats Unis, le président élu actuel n’est pas John Kerry le perdant d’il y a seulement 4 ans, mais Barrack Obama qui a été élu sénateur en 2005. En France F. Miterrand et J. Chirac ont perdu plusieurs fois avant de décrocher le trône suprême et ont réussi à se faire élire, contribuant ainsi à figer leur partis respectifs et à créer un phénomène de cour autour d’un roi soleil (ou d’un prétendant au trône) plutôt que d’équipe autour d’un nouveau leader. Prenez, (prenons) garde que le récent Modem ne s’encalamine pas dans cette direction . Une petite lueur d’espoir : VGE comme N Sarkozy a été élu à sa première tentative mais n’a pas décroché la réélection.

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Concernant le non-cumul des mandats, je ne suis pas sur qu’il constitue la panacée : un cumul limité permet d’éviter la situation d’éviction brutale et totale de la vie politique décrite par Hervé Torchet , et associer deux mandats (national ou régional + départemental + communal) devrait permette de rester plus proche des réalités du terrain et de marier une approche stratégique théorique avec les difficultés quotidiennes de nombreux français (

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Je suis par contre entièrement d’accord sur l’excès de professionnalisation de la vie politique. J’ai du mal à comprendre comme un homme ou une femme ayant commencé à militer pendant leurs études, puis étant devenu très tôt élu ou permanent d’un parti, peuvent diriger efficacement un pays ou une collectivité en ayant été toujours coupé des réalités de la vie de tous les jours.

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La question reste comment favoriser l’implication de nouvelles personnalités qualifiées dans la vie publique, en évitant les excès décrits. Est’il possible d’envisager un engagement politique à mi-temps et non pas une occupation exclusive et aliénante ?

Écrit par : e-boo | 18 novembre 2008

oula une quitterie bien sombre...ça sent le sapin pour la belle pour une place elligible européenne...triste et dommage

Écrit par : tom | 18 novembre 2008

@Quitterie : Une très belle note puissante, qui entraîne pour la plupart des commentaires enrichissants. Une note très vraie, sincère, argumentée..souvent des moments de vies..Mais que je tempère juste avec de si beaux moments passés en équipe autour de valeurs communes, d'ideaux partagés, d'envies de changer ensemble le monde, l'Europe, ou bien même son quartier. De très beaux moments d'amitiés raisonnées d'ailleurs parfois passionnées mais de vraies amitiés, de vrais chemins partagés..C'est pour tout cela qu'on aime ca et qu'on aimera toujours ca, même si dans dans dix ans on en est toujours au même point ;-)

Excellentes propositions sur le non cumul, une des passages obligés pour changer la vie politique.

Ta note est vraie et juste et à la fois malgré tout ca ou pour tout le reste, la politique apporte beaucoup.

Chaque café democrate que j'ai fait à tes côtés, aux côtés d'une équipe formidable, chaque tranche de vie, vie politque qu'on a passé ensemble et tous ensemble me laisse un très bon souvenir, malgré tout.Et c'est ce que je retiens même si je sais que texte reflete un véritable malaise et qu'une des clés c'est le non-cumul.

virginie

Écrit par : virginie v | 18 novembre 2008

J'ai fini par écrire mon propre billet sur la question, ce que je n'avais pas envisagé de prime abord :
http://heresie.hautetfort.com/archive/2008/11/18/l-arriere-monde-d-un-depute.html

Écrit par : L'hérétique | 18 novembre 2008

Magnifique billet, Quitterie. je voudrais en citer une phrase ou deux dans mon diigo, mais elles tiennent toutes ensemble, bravo pour cette réflexion et ce témoignage.

Bravo aussi aux commentateurs, spécialement PierreS, Mapie et le premier commentaire signé Tom (je trouve le second bien mesquin, hors sujet et sans objet - ce n'est pas un scoop que nous ayons en Ile-de-France deux députés européens sortants).

Là, Quitterie, tu m'as presque convaincu de devenir favorable au "non-cumul dans le temps" (1 réélection maxi) - non pour des raisons démocratiques (pour moi, les électeurs devraient être libres de voter pour la même personne), mais pour des raisons de santé.

Écrit par : FrédéricLN | 18 novembre 2008

Quitterie, il s'agissait de sa maitresse, pas de sa femme, avec laquelle il était en instance de divorce...

Depuis sa défaite aux municipales en mars dernier, Monsieur Demange était en dépression.

Vivre et travailler avec un dépressif, c'est pas amusant du tout, car il vous entraine dans sa dépression ! La maitresse de Monsieur Demange, qui était aussi sa collaboratrice parlementaire, en a eu marre. Elle a décidé de partir, car elle ne pouvait supporter une telle charge.

Il ne l'a pas supporté et après une violente dispute, l'a assassinée.

C'est un drame humain et personnel, qui n'a rien à voir avec le cumul des mandats ou la pression. Tu fais une erreur d'analyse en cherchant à y plaquer tes marottes.

Écrit par : authueil | 18 novembre 2008

Oui, d'accord avec autheuil. J'avais apporté ces précisions dès hier soir, 9ème commentaire, pensant que Quitterie corrigerait les erreurs de son billet...

Écrit par : Pierre S | 18 novembre 2008

Vous avez raison, l'engagement en politique implique de renoncer à beaucoup de choses. Je suis bien consciente que la vie de famille, la vie amicale passent au second plan. Je respecte profondément les gens qui sacrifient un bonheur personnel pour favoriser l'idée d'un mieux-être collectif. J'en serais bien incapable. Ceci dit, cet homme a tué sa maîtresse, non sa femme (détail qui n'enlève rien à l'horreur du geste), et je crois que la passion est bien le seul moteur qui l'a animé à cet instant-là.
Esther

Écrit par : esther ruben | 18 novembre 2008

Une femme battue, une scène de violence qui tourne au drame. Voilà ce qui ressort des témoignages publiés sur France 3 Lorraine.

http://lorraine-champagne-ardenne.france3.fr/info/48670307-fr.php

Écrit par : Pierre S | 18 novembre 2008

Je ne corrigerai pas ce billet, je l'ai écrit avec les informations que j'avais sur le moment. Qu'est-ce que ça change ??? !!! C'est une femme, peut être l'une d'entre elles, c'est une femme assassinée. Point. Merci quand même pour vos précisions que j'ai bien lues, notamment Pierre S.

Authueil, tu ne fais pas l'effort nécessaire pour aller plus loin qu'un simple constat. Je n'ai pas lié directement cette affaire de meurtre avec le cumul des mandats, j'explique juste le climat qui pèse sur nos élus. Il ne faut pas avoir peur de parler de manière générale de l'envers du décor et de la psychologie de nos élus sous pression d'un système qui les broie. Dis moi que j'ai tord sur la spirale de la vie politique. Dis moi que les 1er ministres sortent vidés, déprimés de Matignon, qu'ils ne se plaignent pas de ce trou noir, dis moi que les parlementaires ne sont pas au fond du gouffre quand ils perdent, dis moi que ce milieu est rationnel et sain, que les enjeux généraux priment sur les enjeux personnels. Dis moi cela, prouve le moi, et je te dirai que j'ai tord dans mon analyse.
Ce que je sais, ce que je vois, me prouve l'exact inverse.

Je vous remercie de vos commentaires Mapie, l'hérétique, esther et tous les autres, notamment celui de Fred LN. Ce sont des bouteilles à la mer que je vous envoie. Il faut que nous parlions de cela. Tom 1 : oui ! Tom 2 : je ne vois pas le rapport, je suis une femme libre et je dis ce que je pense et je ne suis pas sombre. Je cherche à combattre en profondeur les racines du mal de notre démocratie.

Merci à toutes et à tous !

Écrit par : Quitterie | 18 novembre 2008

Je viens de faire une nouvelle note sur la dimension psychologique.

La femme était-elle battue ou a-t-elle été battue dans un moment de folie ?

Brute récidiviste, un détraqué, ou homme en état de vulnérabilité depuis la perte de sa mairie, qui verse dans la folie (et qui, dès lors, n'est pas coupable, je le rappelle malgré les tentatives de Sarkozy de criminaliser les insensés, ce qui serait une régression historique majeure) ?

Merci d'avoir insisté sur la dimension psycho, QUitterie : les gens qui n'ont pas été élus ne savent pas à quel point la fonction élective envahit la vie.

Écrit par : Hervé Torchet | 18 novembre 2008

Ce ne sont que des hypothéses qui sont émises,moi aussi je peux trouver d'autres causes.Ces actes sont malheureusement réfléchis et aussi irréflechis.Alors parler de la politiqiue,peut être oui mais peut être non.
La vie exige de l'éxistence l'autonomie et independance et aussi la performance.En fait ces notions sont des fictions que l'on projette sur les individus.Si on regarde l'individu réel les choses sont plus complexes que cela.Les maladies,le chomage et la dépression nous amènent à l'idée de la vulnérabilité.
Oui nos sommes tous susceptibles d'être vulnérables et il faut donc pouvoir apporter une réponse aux situations de trop grande vulnérabilité.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

Terrible texte. Et vital.
Une fois de plus, merci...

Écrit par : Rodolphe Massé | 18 novembre 2008

@ Rodolphe Massé

Salut ,je vais bientôt voir Hélène Grimaud en concert à Paris.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

On ne saurait extraire ce drame de son contexte "politique" ou social. Et donc des pressions qui participent de cette vie politique qui est la plus difficile.

Tous ceux qui tapent à longueur de journée sur les peoples devraient y penser un peu plus, qu'ils rongent le mur de protection de gens qui sont souvent vulnérables, puisqu'ils ont ce besoin de reconnaissance.

Déjà, sur Agoravox c'est l'article revanchard contre l'homme en vue qu'il faut tuer quand il est déjà mort. Et par le biais d'une instrumentalisation de la victime féminine qu'on couche selon le but inavoué de l'article qui est : se payer une tronche connue pour calmer la souffrance des médiocres.

Il y a moins de gens connus qui tuent que des anonymes assassins qui peuplent les tribunaux et les prisons...Voilà la réalité !

Moi Demy, vous ne m'aurez jamais, car je me cache, et je ne me montre qu'à des figures éprouvées et du mien monde...hi hi hi ! c'est ma forme d'humour dont mes détracteurs manquent toujours...

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

Le plus grand art aujourd'hui est celui qui consiste à se protéger ainsi que ceux qu'on aime, et de la violence médiatique (au sens large) populiste et contemporaine.

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

@ Demy

J'ai pas tenu ma promesse et suis allé faire sur Agoravox (oui j'ai fauté) et bien c'est archi nul: bientôt Canta va être un Saint.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

@ L'égalité dans les vies ordinaires.

J'ai toujours été frappé de voir comment dans un couple dans lequel régne une certaine égalité,la naissance d'un enfant remet tout en cause.On voit alors des femmes aller vers le travail partiel et s'investir de plus en plus dans la vie de la maison et des enfants.

Le féminisme ordinaire ,j'y viens, et bien cela veut dire une pratique de l'égalité dans les vies ordinaires surtout quand elles sont confrontées aux enfants et à la responsabilité qui en découle.Ce n'est pas pour rien que certaines féministes disaient: pas d'enfants.Avoir des enfants,c'est remodeler sa vie revoir les agencements de sa vie PRIVEE ET PUBLIQUE.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

@ Pierre,

Oui, mais j'en suis à penser que Revelli n'a pas conscience qu'il ment comme un arracheur de dents, car il doit manifestement faore ça depuis si longtemps qu'il a dû oublier comment c'était avant...

Quand il dit par exemple qu'il n'intervient jamais et qu'il n'interdit pas des auteurs ou des comptes, je crois qu'il se ment à lui même comme au plein d'une séance de cure psy.

Je n'aimerais pas être à sa place et avoir manqué une si grande chance de changer la société par le biais d'un média et simplement à cause d'une ambition personnelle très peu justifiée.

Toute la blogosphère des news sait que Agoravox coule (voir Rue89 et les analyses de leur boss) et Revelli est le seul qui voudrait nous faire croire que la traîne du mauvais goût serait dans le coup... dans la coque oui !

Quand Revelli avait pris la décision de mettre dehors son meilleur rédacteur que je connais bien hi hi hi ! j'avais aussitôt compris qu'il était suicidaire de son journal. Et ce fut une grande déception surtout que je n'aime pas fréquenter les gens suicidaires qui commencent par leur entourage. Mais pouvait-on attendre autre chose de quelqu'un qui était tant fasciné par des chutes de tours... qu'il finit par en donner lui-même le spectacle chez lui.

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

@ Demy

Merci de m'avoir lu et un lecteur ,un ,c'est pas mal pour la journée,bon je vais aller lire Mon coeur mis à nu de Baudelaire même s'il se lamente et crie qu'il n'a pas la foi ,il croit au surnaturel qui existe et qui demeure peut être à ses yeuxl'unique réalité sans laquelle s'écroulerait le monde des apparences,à méditer...

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

Ecxusez ma phrase plus haut est :..."suis allé faire un petit tour"sinon ça prête à confusion.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 18 novembre 2008

J'ajoute que le type qui parle de "ça sent le sapin", à propos des élections et de Quitterie et dans ce fil, est un voyou de la pire espèce qui pousse au crime contre soi-même. A l'évidence il n'en fera rien contre lui-même, il s'aime trop dans sa fange qu'il aime reconnaître comme la sienne.

Ils ont besoin de mains sur Agoravox, il devrait y aller pour planter sa graine du mal.

Il y a deux sortes de gens sur Terre, ceux avec qui on cause et ceux avec qui on cause pas.

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

Je pense d'ailleurs que Hélène Grimaud est une créature du surnaturel, ou du suprasensible sinon de l'imaginal.

Elle est vraie sans être réelle...Ou elle est réelle sans être fausse... et je parle pas de Deila, je me retiens... c'est à noter hi hi hi !

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

Description très pertinente de l'envers du décors...

Bises à bientôt

Écrit par : Fab | 18 novembre 2008

Mais qu'est ce que c'est que cette instrumentalisation politique d'assassinat à des fins de notoriété personnelle ?

Apparemment, chez Q. Delmas, la fin justifie les moyens.
Effectivement, ce que vous décrivez comme "la ligne jaune", vous le dépasser clairement en terme de cynisme politique.

Écrit par : jean baptiste | 18 novembre 2008

Wouahou Quitterie tu déranges papy dans ses réflexions foliées à la campagne, c'est bien...

Écrit par : Demy | 18 novembre 2008

Psycho-socio-politologie à la petite semaine, tout y est, le ton grave, le vocabulaire de magazine, la pseudo-analyse superficielle, le sentiment de sa propre importance, et les congratulations du petit club des courtisans...
Affligeant spectacle, parler et faire parler de soi à n'importe quel prix...
Ce n'est qu'un fait divers sordide et je vous aurais pensée plus sensible au sort des femmes battues et aux violences conjugales.
Voyez où mène la politique, même à votre niveau : à l'aveuglement moral.

Écrit par : famela | 18 novembre 2008

@Quitterie , tu traces une vision politique - réelle - .Un élu est un homme ou une femme ; la vie politique est complexe dans l'agenda quotidien .
Ton témoignage est celui d'une femme et mére de famille ; celle d'une attachée parlementaire .
Ce drame familial est dommageable pour l'ensemble des élus .Toutefois l'élu reste un humain avec un coeur et des faiblesses.
Quant à moi je respecterai cette famille endeuillée et ne me comporterai pas comme " un chien " qui jette l'opprobre contre x ou y .
Tu viens de témoigner avec ta sensibilité de femme engagée en politique dans ce drame qui peut toucher également cette catégorie de personnes .
Le surmenage peut-être un facteur déclenchant ; un député travaille pratiquement 7/7 jours , à Paris et dans sa circonscription .
Ton témoignage , argumenté est courageux .
Hubert

Écrit par : hubert | 19 novembre 2008

D'autres travaillent 7/7 jours et si un tel drame leur arrive on ne leur trouvera pas des excuses de cumul de mandat et on ne leur offrira pas une minute de silence !

Écrit par : catherine lemoine | 19 novembre 2008

J'aime bien cette note.
cdt

Écrit par : lcdm | 21 novembre 2008

@ Quitterie "... Fred LN. Ce sont des bouteilles à la mer que je vous envoie. Il faut que nous parlions de cela."

Touché par l'envoi… mais seulement trois mois plus tard, et sans doute bon nombre de semaines trop tard. Bonne mer de tout façon ! Tu as mon e-mail ;-) ...

... J'essaierai d'être à la convention européenne de ton nouveau parti :-0 auquel j'avais aussi été inscrit d'office (ou volontaire ? je ne sais plus), dans une demi-douzaine de semaines à l'Imprévu.

Écrit par : FrédéricLN | 14 février 2009

"Le responsable de cette spirale infernale : la professionnalisation de la politique française, sa longévité pathétique, ses enjeux personnels de vies qui dépassent complètement le sens de l'intérêt général, le cumul des mandats, qui font qu'on gagne un siège pour en maintenir un autre."

Je suis en total accord avec cette analyse. Je suis depuis plusieurs années un fervent partisan d'une politique plus morale, dégagée de toute corruption et de tous ces jeux de chaise musicale pour conquérir pouvoir et argent. La solution passe sûrement par le non-cumul des mandats, dans le temps. Homme/Femme politique, ce n'est pas un métier. Malheureusement ça l'est devenu en France, et cela semble être acquis, impossible à remettre en cause. Voyons où cela a mené. Des hommes et des femmes qui restent 20 ans, 30 ans, 40 ans dans les sphères du pouvoir, placent leurs pions, jouent leur propre carte en en oublient ce pourquoi ils sont élus.
Mais comme vous le dites, même les meilleures intentions se trouvent rapidement prises au piège du système, le meilleur exemple étant Arnaud Montebourg, autrefois partisan d'une VIè République et du non-cumul, aujourd'hui cumulard, reconnaissant lui-même avoir été "happé" par le système, qui ne lui offre pas de choix.
La politique doit redevenir un engagement citoyen, court dans le temps. C'est le meilleur moyen de redonner confiance aux citoyens dans leur responsables politiques, de mettre fin à la corruption et aux arrangements stériles pour la vie publique.
Je suppose que cette réflexion fait partie des raisons qui vous ont conduit à prendre vos distances avec le Modem. Je trouve cela très juste. Reste donc à trouver le moyen de sensibiliser l'opinion à cette question. Et comme le disent d'autres commentateurs, hors des partis politiques, ce n'est pas le plus simple. Mais sûrement pas impossible. Surtout en ces temps de crise où la remise en question d'un système obsolète paraît indispensable...
VIème République et véritable réforme des institutions sont nécéssaires.

Écrit par : gadjo | 22 mars 2009