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31 mars 2008

A noter : l'évolution de Nicolas Hulot "Il y a à l'échelle planétaire un apartheid qui ne dit pas son nom".

On ne peut prétendre être tourné vers le 21 ème siècle sans écouter attentivement les différents appels à la définition de nouveaux paradigmes. Nicolas Hulot donne une interview qu'on ne peut lire sans la relayer afin de réflechir.

Voici différents extraits. Retrouvez la en entier sur JDD.fr :
"Il y a à l'échelle planétaire un apartheid qui ne dit pas son nom"

(...) Comment penser l'écologie dans ce contexte?
Il ne faut plus dissocier les mots écologie, social et humanitaire. Tout cela est en train de se combiner. On a tous l'obligation de répartir la richesse. Pour cela, il faut trouver des mécanismes innovants. Je ne suis pas convaincu, par exemple, qu'il faille abandonner l'idée de la taxe Tobin [fiscalité qui s'applique aux transactions monétaires internationales]. Les détenteurs actuels de richesse se sentiraient à peine moins riches mais les exclus du festin se sentiraient beaucoup moins pauvres. On ne peut pas admettre que 70% de la production de richesse dans le monde ne profite qu'à 20 à 30% de la planète. Ce n'est même plus un problème moral. Tout simplement, ça ne passera pas. Imaginez: la moitié de l'humanité vit avec deux dollars par jour, ce que reçoit comme subvention une vache européenne. Il y a à l'échelle planétaire un apartheid qui ne dit pas son nom. Cela pouvait marcher tant que cela ne se voyait pas. Maintenant, avec les nouveaux moyens de communication, vous ajoutez à la misère un élément explosif qui est l'humiliation. La construction de l'Europe se doit de prendre cela en compte. Nous sommes condamnés à ce que les Etats interviennent. C'en est fini du libéralisme.

Ce sont des réflexions que vous avez portées auprès de Nicolas Sarkozy?
Ce sont des idées que j'exprime auprès de Christine Lagarde, de François Fillon et d'autres. Dès que je vois quelqu'un, je martèle. Après, je ne connais pas leur niveau de réceptivité. En France comme ailleurs, il manque cette remise en cause du modèle de développement dans lequel on est. Le travail de fond n'est pas fait. Pour moi, le seuil critique sera marqué par la conférence sur les changements climatiques de Copenhague, fin 2009. Si la communauté internationale échoue lors de cette échéance, on entrera dans l'irréversible.

(...)
Ne regrettez-vous jamais de ne pas vous être présenté à la présidentielle?
Pas une seconde. Il y a un mouvement qui ne s'éteindra pas et on y est en partie pour quelque chose. Le cynisme de tout cela, c'est que la traduction de la prise de conscience va moins vite que les phénomènes qu'on essaie de combattre. En même temps, en deux ans, l'environnement est devenu un enjeu central. Prenez le bonus-malus, mesure largement insuffisante mais qui a le mérite d'être là. Je note tout à coup l'imagination des constructeurs pour que leur véhicule soit "écologique". J'ai rencontré des gens de BMW, ils m'ont dit: "Mettez-nous les normes les plus drastiques, on saura faire."

Finalement, les politiques sont les plus frileux.
Je suis convaincu qu'ils sous-estiment la mutation latente, la capacité de l'industrie à s'adapter, la disponibilité de l'opinion. Il y a un manque de créativité et d'audace chez eux. Ils sont happés par leur fonction. Il faut un temps pour l'action et la décision mais il faut un temps pour la réflexion. Tout ne peut pas être prémâché par des conseillers.

De qui vous sentez-vous proche aujourd'hui?
Pardon de le dire mais je suis plus séduit quand je discute avec un Cohn-Bendit ou avec un Besancenot. Si ces gens-là pouvaient s'affranchir complètement de leur carcan idéologique, ils seraient vraisemblablement plus porteurs de nouveauté et de réalisme que les autres.

C'est quand même un sacré virage chez vous...
Non, c'est une évolution.

Votre flirt avec la politique devient très voyant...
On peut faire de la politique sans prétendre au pouvoir. Dans le cadre français, j'ai atteint mes limites d'efficacité. Pour passer dans un deuxième cycle, il faut que je me nourrisse d'autre chose. Je suis à un stade où j'essaie de rencontrer, d'écouter et de mettre en réseau des gens qui partagent la même vision. Aux marges de nos systèmes, en France comme ailleurs, il y a des penseurs qui sont porteurs de véritables alternatives, tant sur le plan économique que sur le plan politique. J'ai passé des heures avec Edgar Morin... Il va vraiment falloir que l'on s'ouvre à des idées neuves, et notre système n'est pas prêt à cela. On fonctionne en vase clos, sur des schémas totalement obsolètes, compte tenu de la réalité physique et scientifique. 

Commentaires

Quitterie en pointe sur l'essentiel, comme toujours.

Écrit par : Hervé Torchet | 31 mars 2008

L'absence de carcan idélologique qu'il prône me paraît cruciale. Innover... des idées neuves... voilà qui va donner du grain à moudre au MoDem, question de vie, d'existence, de réalité.

Écrit par : Hervé Torchet | 31 mars 2008

Hulot va dans le sens de la politique cotoyenne, il met l'accent sur le tournant que l'on est en train de vivre tant du point de vue politique qu'organisationnel. Interesant très interessant ca va dans le bon sens il faut continuer! c'est ce qu'on fait!

Écrit par : virginie v | 01 avril 2008

Excusez de pousser un coup de gueule mais il y en a marre d'aller sur des "sommets" pour préparer les suivants.Nicolas a raison de dire que celui de 2009 c'est à dire presqu'aujourd'hui sera un des derniers pour agir.

On va encore se réunir à Bangkok pour péparer 2009.Non et non il faut tout de suite poser les jalons d'un plan d'action fort ,global pour réduire les emissions polluantes en associant tout le monde.

Les Etats Unis est le seul grand Pays industrialisé à ne pas avoir ratifié Kyoto.Mettons lui la pression à Bangkok...

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 01 avril 2008

Nicolas Hulot c'est rigolo !

Écrit par : Demian West | 01 avril 2008

@Pierre : merci, Bises, virginie

Écrit par : virginie v | 01 avril 2008

Nicolas Hulot n'est certainement pas un mauvais bougre mais cela ne l'empêche pas de dire des bêtises.

NH dit :

"On ne peut pas admettre que 70% de la production de richesse dans le monde ne profite qu'à 20 à 30% de la planète."

Comme ce sont ces 20 à 30% qui créent ces 70% de richesses, ou est le problème ?

Ce qu'il faut, c'est faire en sorte que les 70% restants de la population mondiale soient aussi en mesure de créer les mêmes richesses.

Et ils sont parfaitement en mesure de le faire.

Pour y arriver, il faut qu'ils mettent en oeuvre la même politique que les autres 30%, c'est à dire une politique libérale.

Donc, quand Nicolas Hulot crache sur le libéralisme, il se trompe et pas qu'un peu.

Le libéralisme est le meilleur moyen pour tous les peuples d'arriver à la prospérité.

L'égalitarisme de Nicolas Hulot n'y arrivera jamais en revanche.

Écrit par : Le Champ Libre | 01 avril 2008

@Le Champ Libre

On va pas faire le porcès du libéralisme... économique ! A différencier du libéralisme au sens plus philosophique...

On peut néanmoins débattre. Pour un débat sain, il faut juste savoir être objectif et s'attacher aux faits.

"C'est faire en sorte que les 70% restants de la population mondiale soient aussi en mesure de créer les mêmes richesses"

Concernant cette évocation du partge des richesses, c'est juste surréaliste ! Tu fais comment pour créer ces richesses quand ce n'est pas toi qui décide à combien tu vas vendre ton propre café ?! Comment tu fais pour créer ta richesse quand tu as L'INTERDICTION de manufacturer les matières premières que tu produis toi-même ?! Quand tu es donc obligé de racheter ce que tu as vendu !?

Ces exemples sont des faits, il en existe des centaines d'autres.

Maintenant si tu as des réponses à ces questions, je t'écoute pour le cours d'économie. Tu trouves les réponses et c'est le Prix Nobel assuré :-)

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 01 avril 2008

Cette interview de Nicolas Hulot est un moment important dans l'évolution des clivages. Dans la manière de percevoir la politique.

Ne plus nous regarder dans ce qui nous sépare mais dans ce qui nous rassemble.

J'espère et je souhaite que l'on fera éclater les frontières gauche-centre-droite. Eclater la politique monopolisée par les partis.
Que l'on ira vers un regroupement de ceux qui décident de se réunir pour imaginer autre chose. On y vient, petit à petit.

Imaginez et fermez les yeux : une ligne AFFRANCHIE DE NOS CARCANS Bové-Cohn Bendit-frange du PS à définir-société civil-Quitterie Delmas-Nous-Borloo-etc. Avec ça on fait péter la République !

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 01 avril 2008

L'articulation entre un développement durable global et local n'est pas facile à faire.

Les stratégies locales de développement durable sont davantage façonnées en référence à des principes généraux et planétaires issus du Sommet de Rio que sur le traitement d'une problématique véritablement locale.

Pierre

Écrit par : ulm pîerre | 01 avril 2008

Cet itw d'Hulot est effectivement le signe d'un mouvement de fond qui remet clairement le libéralisme en cause et le rôle de régulateur et d'impulsion de l'Etat au premier plan.
Rien à voir avec les eaux tièdes et les moues de fine bouche qui s'esquissent chez certains commentateurs.
Contradiction récurrente chez les Modémistes ? Cohn Bendit et surtout Besancenot font peur ? Mais à qui et pourquoi ?
Le monde se change parce qu'il y a une avant garde qui lutte et qui ouvre la voie. Les récupérateurs et les suiveurs sont les bienvenus mais de grâce un peu de modestie et de lucidité.
Les grandes alliances des modernes seront mort nées si elles ignorent le rôle clé des initiateurs... Le fond n'est jamais indépendant de la forme.

Écrit par : petit jardin | 01 avril 2008

Le monde mondialisé se découvre un besoin d'institutions et de régulations mondiales. On le disait déjà pendant la campagne présidentielle. Le fait qu'Hulot le souligne est utile, d'autant plus que le rôle de soudure qu'il aurait pu jouer a été manqué lors de l'après-présidentielles.

Nous avons donc besoin de régulations internationales, non seulement en matière financière (taxe Tobin bien sûr, mais orientée aussi vers la gouvernance mondiale en ce qu'elle peut corriger les abus léonins par les pays forts sur les faibles) mais aussi dans des domaines comme l'environnement où l'égoïsme de certains états commence à devenir insupportable.

Écrit par : Hervé Torchet | 01 avril 2008

@Hervé

Le mot magique : gouvernance mondiale ! Une voix, un peuple. Le monde est globalisé, il est temps de se coordonner.

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 01 avril 2008

Pour éviter ce dérèglement de l'économie et du social et bien que les Pays riches payent un peu plus leur quote part.Ces changements de climat auront un impact enorme sur l'économie mondiale plus que les 2 guerres réunies ou plus que la dépression des années 30.

Pierre

Écrit par : ulm pîerre | 01 avril 2008

@ Pierre

Eh oui : la grippe espagnole a plus tué en 1918 que la totalité des quatre années de la première guerre mondiale. Le niveau est le même.

Écrit par : Hervé Torchet | 01 avril 2008

@BS

>> Tu fais comment pour créer ces richesses quand ce n'est pas toi qui décide à combien tu vas vendre ton propre café ?!

Personne ne décide à combien il va vendre telle ou telle chose. Il faut s'entendre sur un prix avec un acheteur. La loi du marché quoi.

>> Comment tu fais pour créer ta richesse quand tu as L'INTERDICTION de manufacturer les matières premières que tu produis toi-même ?! Quand tu es donc obligé de racheter ce que tu as vendu !?

S'il y a INTERDICTION, le libéralisme ne doit pas y être pour grand chose vu que le libéralisme dit que tu es libre de faire ce que tu veux du moment que tu portes pas préjudice aux autres (donc tu es libre de travailler toi même les matières premières que tu extrait).

Donc...

>> Maintenant si tu as des réponses à ces questions, je t'écoute pour le cours d'économie. Tu trouves les réponses et c'est le Prix Nobel assuré :-)

Cool, je l'avais pas encore le prix Nobel.

Écrit par : Le Champ Libre | 01 avril 2008

@Le Champ Libre

Alors là j'avoue être resté couac. Que répondre. A part t'encourager à te renseigner...

Donc pour information :
Non, ce n'est pas le producteur de café qui décide du prix ! Et oui ça parait surréaliste mais c'est comme ça.

Pour les matières manufacturées, il n'y a pas d'interdiction formelle évidemment, mais par un savant jeu de frais de douane (base du libéralisme), cela revient au même.

CE libéralisme LA, se nourrit du néo-colonialisme. Toujours à fond pour le défendre ?

Écrit par : Benjamin Sauzay | 01 avril 2008

@BS,

>> Alors là j'avoue être resté couac. Que répondre. A part t'encourager à te renseigner...

Merci pour tes encouragements.

>> Donc pour information : Non, ce n'est pas le producteur de café qui décide du prix ! Et oui ça parait surréaliste mais c'est comme ça.

Oui, c'est ce que je disais. C'est la loi du marché qui fixe le prix, comme pour tous les échanges que nous faisons. Tu sais lire ?

>> Pour les matières manufacturées, il n'y a pas d'interdiction formelle évidemment, mais par un savant jeu de frais de douane (base du libéralisme), cela revient au même.

Les frais de douane, base du libéralisme ! Qu'il est mignon.

>> CE libéralisme LA, se nourrit du néo-colonialisme. Toujours à fond pour le défendre ?

Merdouille ! Le néo-colonialisme maintenant. (C'est quoi au fait ce bestiau ?)

Je défends le libéralisme depuis une dizaine d'années maintenant. J'en connais donc un rayon sur le libéralisme et je t'encourage vivement à te renseigner d'urgence à son sujet (sur mon site par exemple) pour ne pas passer pour un imbécile prétentieux qui pontifie sur des sujets dont il ne sait en fait absolument rien.

Bonne chance.

Écrit par : Le Champ Libre | 01 avril 2008

@ Le Champ Libre

Le vrai libéralisme ne peut vivre sans loi qui empêchent le fort d'abuser de sa force à l'encontre du faible. Le pseudo-libéralisme dans lequel le monde vit est en fait un mode d'organisation du pouvoir où le faible a rarement raison. J'ai fit une note sur ce sujet, "le principe léonin", qui est celui par lequel, par exemple, le franchiseur peut pressurer le franchisé et la centrale d'achat le producteur. Ca n'a plus rien à voir avec la "concurrence libre et non faussée", parce qu'il y a une trop grand concentration de pouboir, et rien pour limiter l'exercice de ce pouvoir.

Écrit par : Hervé Torchet | 01 avril 2008

@Benjamin, le Champ Libre, Hervé

Le Champ Libre a évidemment raison et Hulot dit n'importe quoi.

La mondialisation n'a rien de libérale ! Il faut sortir de la dialectique que nous impose les ultrasocialistes franco-français que rien n'arrête pas même les contradictions, qui veulent à la fois du protectionnisme pour protéger nos acquis sociaux menacés par les vilains produits étrangers pas chers et crient au scandale devant la misère du monde et de ces pauvres gens qui ne peuvent pas vendre leurs productions quand ils ne sont pas concurrencés sur leurs propres territoires par nos surplus bradés.

Haro sur le libéralisme ? Quel libéralisme ? Où ça du libéralisme ?

Le Mouvement Démocrate est allié et siège aux cotés des libéraux européens au sein de l'ADLE. Il serait temps et important que ses militants soient quelque peu briefés sur les fondamentaux philosophiques et économiques qui sont à la source du projet d'espoir de François Bayrou...

Infos sur mon site.

Amicalement.

Écrit par : buildfreedom | 02 avril 2008

@ Virginini

Il n'y a aucune dispute entre Benjamin et moi, même chromatique. Il sait que je ne partage pas les préventions de l'Hérétique à l'encontre des alters. En revanche, traduire la pensée de l'Hérétique (les alters soutiennent les FARC) par ater=FARC comme le fait Benjamin me semble un raccourci trop rapide. Tout va bien avec Benjamin de mon point de vue.

Écrit par : Hervé Torchet | 02 avril 2008

@HT

>> Le vrai libéralisme ne peut vivre sans loi qui empêchent le fort d'abuser de sa force à l'encontre du faible.

La base même du libéralisme, c'est que la loi doit protéger les droits de chacun et que si l'Etat a un rôle à jouer, c'est bien celui-là.

Voir ici par exemple :

http://cvincent.club.fr/livres/bastiat/loi_bastiat.htm

Donc on est d'accord.



>> Le pseudo-libéralisme dans lequel le monde vit est en fait un mode d'organisation du pouvoir où le faible a rarement raison.


Tout à fait d'accord. Mais je ne défends pas le pseudo-libéralisme. Je défends le vrai libéralisme.

Écrit par : Le Champ Libre | 02 avril 2008

Disons que Nicolas Hulot a plein de défauts, mais qu'on l'aime aussi pour ça et que rien ne pourra se faire sans lui. Et d'ailleurs qui sommes-nous pour en juger si aisément ?

Écrit par : Demian West | 02 avril 2008

@herve : Super alors! en ce moment on a besoin d'être uni porte par vous tous! bien amicalement, virginie

Écrit par : virginie v | 02 avril 2008

Un problème avec Hervé ?! Je ne savais même pas que l'on se posait la question.
Je concède même que le raccourci était un peu rapide. Je respecte infiniment l'Hérétique, je trouve simplement dommage, dans ces moments-là, de tenter des parallèles pas forcément justifiées.

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 02 avril 2008

@Hervé et etc.

Ok avec l'analyse d'Hervé.

Nous sommes bien plus dans un système d'asservissement que libre. C'est ainsi que mon sang n'a fait qu'un tour en entendant : les pauvres n'ont qu'à créer leurs propres richesses !!! Je crois juste que nous les empêchons de le faire car cela nous arrange bien (subventions, échanges inégaux nord/sud, prix du café décidé à Boston je crois, etc.)

Je ne suis ni anti-libéral ni libéral. Je n'en peux plus de l'idolatrie envers telle ou telle idéologie qui n'a comme seule conséquence de nous aveugler.

Je veux m'attacher aux faits et aux solutions. Point.

On va donc arrêter les discussions stériles ou alors en privé. On pourra y parler du GATT (gestion des frais de douane) ancien nom de l'OMC, etc.

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 02 avril 2008

@BS,

Tenons nous en aux faits en effet.

Et donc, sache que le libéralisme a toujours été pour le libre échange, contre les droits de douanes.

Sinon, le libéralisme, ce n'est pas Bush, Sarkozy, l'OMC, le FMI ou le GATT

Enfin, le libéralisme, ce n'est pas Bayrou non plus malheureusement, et j'avoue que je ne comprend pas l'engouement de certains pour sa personne.

Écrit par : Le Champ Libre | 02 avril 2008

@ Champ Libre

Le programme de Bayrou pour la présidentielle a été jugé le plus libéral de tous les candidats en présence mais ce n'est pas l'essentiel, car l'économie n'est pas toute la vie.

Écrit par : Hervé Torchet | 02 avril 2008

Ecoutez cette Schaff-là conseillée par Demian c'est de la bombe à Paris !

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=27762560

Écrit par : Demian West | 02 avril 2008

>> Le programme de Bayrou pour la présidentielle a été jugé le plus libéral de tous les candidats en présence

Tu veux dire le moins antilibéral.

Mais pas par moi.

De toute façon Bayrou, Sarkozy, Royal c'est du jus de la même poubelle.

Écrit par : Le Champ Libre | 02 avril 2008

@ Le Champ Libre

Je viens de consulter entièrement ton site (je ne l'avais fait que partiellement).

Effectivement, Friedman à côté c'est un bisounours ! Impressionnant !

Tu es tout à fait libre de défendre cette radicalité. Partout il y a des choses bonnes à prendre, je le crois sincèrement.

Juste une remarque sur ta démonstration sur les impôts : depuis quand les charges patronales sont intégrantes à la rémunération du salarié ?!

"Le salaire de Stéphane, qui touche le SMIC, soit 1.050 € net par mois, est en réalité de 1.500 € par mois ! (Un salaire brut de 1.250 € plus 250 € de charges patronales) On voit ici que, contrairement à ce qui est dit partout, le SMIC est en fait déjà à 1500 € par mois"

Non, Stéphane touche un salaire de 1250 €/mois ! Point.

Le but de ta démonstration est d'additionner tous les impôts et taxes divers que versent un salarié. Dans le cas des charges patronales, ce n'est pas lui qui régale, c'est l'employeur ! Pour les impôts sur le revenu, charges sociales salariales, TVA, CSG-RDS, habitation, redevance... ok, mais pas les CSP ! Ton calcul est donc faux.

Et maintenant pour être tout à fait honnête dans ta démonstration, en suivant à la lettre ton programme : tu ne dois pas seulement calculer ce que la salarié en question va gagner en plus en ne payant plus ces taxes, mais combien il va devoir également dépenser en plus pour s'offrir les mêmes services (tous les mêmes services !). Là tu auras le delta réel (en + ou en - d'ailleurs, je ne défends rien).

Pour un finir, un avis personnel : oui il faut une maitrise drastique des dépenses de l'Etat, c'est la réforme la plus importante à mener. Rationnaliser tout ce que l'on peut. Je suis persuadé que le problème du budget de l'Etat n'est pas d'avoir plus mais de faire mieux avec ce que l'on a. En revanche, aller dans le sens de ta radicalité, c'est je crois humainement périlleux. La base du bonheur (d'après des théoriciens anglo-saxons libéraux...) se trouve avant tout dans l'égalité sociale. Peu importe d'avoir plus, il faut surtout essayer d'avoir globalement la même chose que son voisin à un niveau evidemment convenable. Or, ton programme est profondément injuste.

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 02 avril 2008

@ Benjamin S

Pour aller dans le même sens que ce que tu dis, j'ajouterais qu'en définitive, c'est l'intention de l'action de l'État qui est capitale. C'est par son intention qu'il joue le rôle nécessairement éthique dont le libéralisme a besoin. Ceux qui prétendent que le libéralisme n'a pas de morale se trompent.

Écrit par : Hervé Torchet | 02 avril 2008

@BS,

Merci de relever le débat et de montrer que tu es beaucoup plus intelligent que ne le laissaient penser tes premiers commentaires.

Pour les charges patronales, imaginons que demain, les politiciens se disent : "Basculons tous les impôts et les charges salariales sur les charges patronales. C'est tout à fait possible. Et comme ça, les français auront l'impression qu'ils ne paient plus d'impôts !" Sera tu d'accord avec eux pour dire que les français ne paient plus d'impôts ?

Sinon, je suis d'accord avec toi pour dire que si certains services aujourd'hui assurés par l'Etat le sont demain par le privé (comme je le demande dans le programme), il nous faudra payer ces services non plus par nos impôts mais en payer le prix directement au fournisseur privé. Dans le texte sur les impôts, je fais un calcul à la louche et je dis que si ces réformes sont menées, les "impôts" baisseront de 30%. Par "impôts" j'entends bien entendu cette fois aussi bien les impôts et charges sociales que le prix que tu devra payer aux fournissseurs privés. Je pense qu'un tel gain est possible. Maintenant je peux me tromper bien sur.

Enfin, contrairement à ce tu dis, mon programme, je l'espères du moins, mais surtout le libéralisme est profondément juste. La justice est la base du libéralisme. (Voir ce texte de référence : http://cvincent.club.fr/livres/bastiat/loi_bastiat.htm )

En revanche, prendre à Paul ce qu'il a gagné en travaillant dur pour le donner à Pierre qui n'a pas bossé autant, c'est peut-être bien intentionné, mais c'est injuste.

Écrit par : Le Champ Libre | 02 avril 2008

@Benjamin

Vous dites : "depuis quand les charges patronales sont intégrantes à la rémunération du salarié ?! [...] Non, Stéphane touche un salaire de 1250 €/mois ! Point."

Non, pas point. Pour appréhender les problèmes économiques du pouvoir d'achat et de la fiscalité en général, il ne faut pas se voiler la face.

Concernant le salariat, deux montants sont à considérer : le salaire net, ce que touche effectivement le salarié, et le salaire brut augmenté des charges patronales, appelons-le "salaire réel", qui constitue le coût total, donc la valeur travail du salarié. Le salaire brut n'a aucune signification. Ce n'est qu'une base comptable.

En quoi le "salaire réel" est-il important ? C'est celui que considère un employeur au moment de vous embaucher. Il représente la charge qu'il doit amortir par votre propre travail dans le processus de production. Vous entrez dans le prix de revient, donc le "salaire réel" représente bien la valeur de votre travail. De ce point de vue, le travail d'un smicard doit valoir 1500€ pour être rentable.

Si vous êtes embauché, c'est que votre travail vaut ces 1500€. Le problème, c'est que vous n'en touchez que 1000 et il nous faut bien admettre que votre employeur n'y est pour rien ! Ces 500€ manquants vous sont prélevés par l'Etat au titre de différentes assurances obligatoires et monopolistiques.

Ceci est la réalité économique.

Alors pourquoi le salaire brut ? Un vieil archaïsme idéologique qui veut que les assurances du salarié s'affichent comme également supportées par l'employeur. Comme je viens de vous le montrer, cette participation est purement fictive. L'employeur ne considère que le "salaire réel" et la répartition des charges à l'intérieur de ce salaire n'est pas son affaire ni son souci. C'est affaire de comptabilité, pas de gestion !

Le salaire brut a donc deux effets pervers : il permet, lorsque l'Etat décide de baisser les charges patronales, de ne pas transférer cette économie au bénéfice du salaire net ! Formidable en terme de pouvoir d'achat, n'est-ce pas ? De plus, il oblige les sommes collectées au titre des assurances à être gérées paritairement par les syndicats de salariés et d'employeurs. Comme ceux-là sont toujours prompts à se mettre d'accord, cette gestion est très performante et d'une grande souplesse !

Il y a de grandes propositions pragmatiques à faire dans ce domaine pour le Mouvement Démocrate. On en parle ?

Écrit par : buildfreedom | 03 avril 2008

@builfreedom

Euh... qui a dit le contraire sur le coût réel d'un salarié ?!

Je faisais juste référence à la démonstration de Le Champ Libre et son calcul du total des impôts payés par le salarié. On additionne ce qui sort de la poche du SALARIE et non de la poche DE L'EMPLOYEUR. Il n'y a rien de polémique, c'est juste du calcul. Or, les CSP ce n'est pas de l'argent que le salarié a temporairement dans son portefeuille puis qu'il doit ensuite ressortir pour l'Etat et les différentes caisses. Ces sommes doivent donc sortir du calcul.

Il y a juste mésentente sur le raisonnement. Ou alors il faut me réexpliquer l'eau tiède !

Enfin bon on va pas y passer 3 ans non plus même si ces débats sont empreints d'une grande nostalgie pour moi. J'ai l'impression que l'on en sort pas depuis 15 ans ! Et j'avoue que ces débats me semblent périmés. Il est temps d'imaginer de nouvelles voies.

Écrit par : Benjamin SAUZAY | 03 avril 2008

@buildfreedom,

Rien à redire sur ton commentaire.

Mais pourquoi soutiens tu Bayrou ?

A t-il jamais tenu un discours semblable au tien ?

Non, jamais.

Dans quelques années, il y a fort à parier que, à l'image de BS, il dira que ça fait 15 ans qu'il se bat pour ces idées (pour faire exactement le contraire quand il aura été élu).

Alors pourquoi Bayrou ?

Écrit par : Le Champ Libre | 03 avril 2008

@Benjamin

L'eau tiède. Tu dis : « On additionne ce qui sort de la poche du SALARIE et non de la poche DE L'EMPLOYEUR. Il n'y a rien de polémique, c'est juste du calcul. Or, les CSP ce n'est pas de l'argent que le salarié a temporairement dans son portefeuille puis qu'il doit ensuite ressortir pour l'Etat et les différentes caisses. Ces sommes doivent donc sortir du calcul. »

Tu fais une erreur logique. Les CSP sortent de la poche de l'employeur, certes, mais le salaire, il sort de la poche de qui ? En fait, tu assimiles deux choses qui sont pourtant distinctes : l'impôt sur le revenu et l' « impôt sur le travail ».

L'impôt sur le revenu est payé par le salarié sur son salaire net, et par l'entreprise sur ses bénéfices nets. Rien à redire (en fait si, mais c'est un autre sujet).

Ce que j'appelle l' « impôt sur le travail » est une notion plus subtile et dissimulée : c'est le montant des prélèvements sociaux sur la valeur du travail, c'est à dire sur le « salaire réel » et non le salaire brut comme j'ai tenté de te l'expliquer plus haut. Montant qui est donc fonction de la valeur. Pour l'employeur, les CSP sont directement liées au salarié. Ce que tu appelles le « coût du salarié » et que j’appelle la valeur du salarié. Si tu conviens du coût du salarié, tu dois convenir de la valeur de son travail dans le processus de production et de la reconnaissance et l’estimation de celle-ci par l’employeur au regard de la charge globale qu’elle fait peser sur ledit processus et du profit que ce dernier compte en tirer nonobstant.

Maintenant que nous sommes d’accord, interrogeons-nous : à qui appartient la valeur de ton travail ? Qui en est le propriétaire ? A qui est-il propre ? A toi ou à ton employeur ?

Alors à ton avis, qui paye l’ « impôt sur le travail » ?

CQFD

Nous avons démonté le sophisme des poches de départ. Bien que les CSP ne sortent pas directement de la poche du salarié, pas plus que les CS soit dit en passant, elles sont bien payées par lui ! D’ailleurs, si l’assiette de l’impôt sur le revenu repose sur le salaire net, c’est bien pour éviter la « double peine »…

Donc, lorsque tu dis : « j'avoue que ces débats me semblent périmés. Il est temps d'imaginer de nouvelles voies. », j’ai envie de te répondre que la réalité économique et ses mécanismes ne sont pas plus périmés que les mathématiques. On ne pourra imaginer de nouvelles voies que si l’on ouvre les yeux sur le présent, tout en apprenant du passé.

Amicalement.

Écrit par : buildfreedom | 04 avril 2008

Nicolas Hulot cherche et propose ; j'apprécie notamment son idée de taxe de Cambridge. C'est pourquoi je le sens proche de nous.

Alors, en avant pour une proposition :

Nous voulons que les choses bougent et avancent au MoDem.

Il est vrai que nos idées, nos positions ne sont pas suffisamment relayées dans les médias. D’où l’importance de la construction de notre projet politique et d’une stratégie de long terme cohérente et crédible.

Les questions essentielles sont, me semble t-il, les suivantes :

- Que proposons-nous pour la France, et pour l’Europe dans la perspective des élections européennes ;
- Avec qui souhaitons-nous travailler et constituer une large majorité de gouvernement pour notre pays ?

Pour ma part, je défends la mise en oeuvre d’un projet social-démocrate, un projet politique qui concilie dynamisme économique, qualité des relations humaines, écologie et engagement européen.

Pour le mettre en oeuvre, je propose une union sociale-démocrate : une union rassemblant le MoDem, le PRG et le PS, ainsi que toutes les personnes de la société civile qui souhaitent nous soutenir.

Quand nous aurons répondu collectivement à cette question, par un vote au sein du parlement du MoDem, nous aurons, j’en ai la conviction, une perspective claire et nous aurons retrouvé crédibilité et écoute des Français.

Nous pourrons alors espérer un soutien fort de leur part et une représentation politique, à la hauteur de la qualité de nos propositions et du projet de société que nous leur proposons.

Amitiés, Christian

Écrit par : christian cochard | 04 avril 2008