Vous ne pourrez plus dire que vous ne pouviez pas. Que vous n'aviez pas de tribune. Vos blogs sont le meilleur moyen de ne plus jamais être complice de ce que vous ne voulez pas.
Si quelque chose vous déplaît, n'est pas conforme avec vos souhaits, vos convictions, il faut apprendre à le dire, sans peur, mais sans violence aussi.
Trop longtemps, les adhérents de ces organisations ont baissé les yeux et la tête dans l'espoir d'une place future, ou ils sont devenus aigris, ou bien ils sont repartis, dans le brouillard de l'individualisme, chacun dans sa vie. Ayant en horreur à tout jamais l'engagement gratuit.
Trop longtemps des engagements au service de l'intérêt général ont été broyés par des petits chefs, accrochés à leurs petits pouvoirs, trop longtemps a duré le fameux "diviser pour mieux régner", "jettons-les dans le panier de crabes et voyons qui s'en sort vivant", récompenser celui qui avait les plus gros réseaux, coopter, favoriser les plus anciens, les plus grosses ficelles, les plus gros moyens financiers, à l'opposé de notre idéal républicain.
Trop longtemps les premiers pas au service de la cité, notamment dans les mouvements de jeunesse, syndicats étudiants y compris, ont été l'apprentissage de la fraude, les coups dans le dos, les trahisons, juste pour pouvoir exister... Ca commence bien.
Briser les tabous, faire amende honorable ? Vous croyez qu'il n'y aura plus d'histoires collectives ?
Si. D'autant plus. Nous serons fidèles à des femmes à des hommes pour ce qu'ils pensent, pour leur authenticité, pour leur façon d'être. Pas pour leur pouvoir, pas par la peur qu'ils inspirent, pas par la pression. Les grands Hommes de notre siècle n'ont pas imposé leur message par la violence, mais par leur abnégation, le refus du pouvoir, leur charisme inconstestable, leurs idées à contre courant de leur temps : Gandhi, Luther King, Mandela...
Par la liberté.
Prendre sa carte, n'est pas de se fondre dans un moule, n'est pas perdre son identité, ses principes, ses valeurs.
Un mouvement n'est pas une soustraction d'individus au service d'un petit groupe de personnes. Un mouvement politique devrait être une multiplication, des êtres, des idées, des efforts conjugués pour faire face.
Faire face à un monde qui ne tourne plus rond, à des systèmes dont les perversions creusent des inégalités chaque jour plus criantes, plus handicapantes pour l'avenir de notre société.
Adhérents de toute structure, pesez, battez-vous. Soyez critiques envers vous-même, combien de fois avez vous accepté par igorance ou par lâcheté des décisions arbitraires ? Savez-vous que vous en êtes complices ? La liste est longue, je ne vais pas vous faire un dessin.
Soyez constructifs aussi, proposez, diffusez vos idées, faites vous confiance. Bien d'autres vous rejoindront. La bonne volonté prédomine, nous sommes les plus nombreux à vouloir atteindre le meilleur. Nous voulons tous être fiers de nos engagements respectifs. Aujourd'hui, je ne connaîs pas une organisation dont nous pourrions être fiers. Les syndicats et leurs financements étranges, le peu de renouvellement des responsables publics, le fait d'investir dans certains partis des personnes condamnées par la justice pour abus de bien public, les accords de l'ombre, les décisions arbitraires, le sectarisme, tant de raisons de ne vouloir être complice de ce jeu qui instrumentalise les bonnes volontés.
C'est la nature humaine direz-vous. Et bien commençons à nous battre contre nous-même, contre notre propre nature. A nous mettre des gardes fous.
C'est parce que je suis critique envers moi-même que je ne souhaite pas aujourd'hui être candidate. Pas selon ces règles du jeu qui selon moi, ne sont pas encore optimum pour être transparentes et démocratiques. Mon premier combat à vos côtés sera d'aider un mouvement naissant à se doter des meilleures règles internes et favoriser l'émergence de nouveaux responsables politiques encore "sains" au moment de se présenter devant les citoyens. Ayant tous eu la chance de concourir, de présenter leurs idées.
C'est en ce sens que j'interpelle à vos côtés nos dirigeants. C'est parce que nous avons choisi de nous appeler Mouvement démocrate que nous devons être exemplaires. en interne, comme en externe. Les premiers pas sont les plus difficiles. Les plus dangereux, mais aussi les plus prometteurs.
Je salue le travail que font sur eux-même divers dirigeants de notre mouvement. Je les encourage à suivre ce travail d'écoute et de concertation. Je leur demande de se mettre en phase avec les nouvelles réalités des adhérents et de la société. Cette société qui s'est mobilisée incroyablement pendant cette campagne présidentielle.
Je ne conteste aucune de ces personnalités, je conteste les méthodes qui durent depuis trop longtemps dans beaucoup d'organisations. Je ne leur jette pas la pierre, ils évoluent depuis tant d'années dans ce sytème. Mais il est temps de faire un gap !
François Bayrou a réussi l'exloit historique de réunir par delà les frontières politiques des Français de tous horizons, sur un message de renouvellement des pratiques. C'est à nous de le mettre en oeuvre. Sinon, nous aurions trompé la confiance des électeurs et de celles et ceux qui nous ont rejoint. C'est de notre responsabilité.
Cela demande de la patience, de la tolérance, mais aussi et surtout une extrême exigeance. Envers nous-même.
"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait."